"Ça m'a petit à petit beaucoup déçu" : ces députés démissionnaires qui préfèrent être maires
Le phénomène est notable : au total, depuis les dernières élections municipales, 19 députés ont quitté l'Assemblée nationale pour exercer un mandat communal.
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Dimanche 20 septembre, sept élections législatives partielles auront lieu. Il s'agit de remplacer les députés qui viennent d'être élus maires et dont les suppléants ont refusé de rejoindre l'Assemblée nationale. Depuis les élections municipales de mars et juin, 19 députés ont préféré leur siège de maire à celui qu'ils avaient au Palais Bourbon. Par envie d'agir concrètement, de se rapprocher des électeurs mais aussi souvent parce que ces élus font le constat d'un affaiblissement du Parlement.
Parmi eux, Jean-Charles Taugourdeau qui énumère ses projets pour son tout nouveau mandat dans les rues de Beaufort-en-Vallée, dans le Maine-et-Loire : "Là, c'est un carrefour qu'il va falloir qu'on aménage. Les traversées ne sont pas faciles, ça roule un peu trop vite et on a des problèmes d'accessibilité pour les personnes handicapées un peu partout dans le cheminement. Il va falloir aussi traiter les eaux de pluie. Il va falloir que tout cela s'harmonise", conclut l'élu.
"Il fallait crier, hurler, mais ça ne change pas grand chose..."
L'élu Les Républicains était député depuis 2002. Mais l'an dernier, il a décidé d'être candidat aux municipales, ce qui voulait dire quitter l'Assemblée en cas d'élection, loi sur le non-cumul des mandats oblige. Après avoir siégé sous quatre présidents, dans des majorités de droite, puis dans l'opposition, il a l'impression de n'avoir pas pu se faire entendre et encore moins pu peser sur les orientations de l'exécutif. "Quand je suis parti aux législatives, à l'Assemblée nationale, c'était pour aller porter la parole de l'entrepreneur, de celui qui avait créé son entreprise. Pour dire, puis après il fallait crier, il fallait hurler mais ça change pas grand chose... pour dire qu'il fallait déjà peut-être qu'on laisse les gens travailler, créer de la richesse sur le territoire", se rappelle Jean-Charles Taugourdeau. "Les bras m'en tombaient quand j'entendais, au moment du problème des masques, nos gouvernants dire 'Finalement, on aurait peut-être dû garder un peu plus de production en France'. Et ça a commencé il y a longtemps, c'est ça qui petit à petit m'a un peu, enfin beaucoup, déçu", estime-t-il.
"Je me sens bien parmi mes citoyens"
Être maire, c'est s'occuper des gens qu'on aime, ajoute, en guise de conclusion, Jean-Charles Taugourdeau. Sa suppléante ne dira pas le contraire. Élue maire sans discontinuer depuis 1989, Élisabeth Marquet a refusé de quitter sa fonction pour rejoindre l'Assemblée. "Députée ? Si j'avais pu garder ma place de maire pour les 18 mois, oui je l'aurais fait. Mais là, tout abandonner ? Je me sens bien parmi mes citoyens, je me sens reconnue et je n'ai pas envie de les lâcher", explique l'élue.
Le siège de Jean-Charles Taugourdeau sera donc remis en jeu le dimanche 20 septembre lors d'une législative partielle. Mais le député démissionnaire n'est pas vraiment inquiet à l'idée de le voir changer de camp. Le risque est mesuré : la 3e circonscription du Maine-et-Loire est détenue par la droite depuis le début de la Ve République.
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