Livret A, LEP... Des députés veulent réformer l'épargne des Français et demandent plus de transparence aux banques

Deux élus défendent, dans un rapport, une réforme de l'épargne réglementée pour "plus de clarté, d'efficacité et d'efficience en termes de rendement".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le rapport dénonce la sous-utilisation du Livret d'épargne populaire, qui est pourtant "bien mieux rémunéré" que le Livret A. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / AFP)
Le rapport dénonce la sous-utilisation du Livret d'épargne populaire, qui est pourtant "bien mieux rémunéré" que le Livret A. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / AFP)

Un rapport qui donne un coup de pied dans la fourmilière épargnante. L'épargne réglementée doit être "réformée" et les banques doivent mieux informer leurs clients du risque de perte de valeur face à l'inflation, ont déclaré, mercredi 14 mai, les députés Jean-Philippe Tanguy (RN) et François Jolivet (Horizons), auteurs d'un rapport sur la rémunération de l'épargne populaire.

L'épargne réglementée "est utile, mais nous pensons qu'il faut la réformer dans un sens de plus de clarté, d'efficacité et d'efficience en termes de rendement", a déclaré François Jolivet, auditionné devant la commission des finances de l'Assemblée, décrivant "un maquis de livrets", allant du Livret A au livret d'épargne d'entreprise.

Le rapport d'information relatif à la rémunération de l'épargne populaire et des classes moyennes dénonce ainsi la sous-utilisation du Livret d'épargne populaire, dont l'ouverture est soumise à des conditions de ressources, et qui est pourtant "bien mieux rémunéré" que le Livret A. "Il est jugé que 40% des Français éligibles n'en disposent pas, alors qu'ils disposent d'un Livret A", estime François Jolivet.

"Cela signifie donc que les banques jouent un rôle de conseil pas complètement performant, puisqu'elles ne dirigent pas l'épargne des Français les plus modestes vers les meilleurs placements réglementaires, alors qu'elles assument une mission d'intérêt général", a-t-il déclaré.

"Un problème de contrat moral"

Par ailleurs, quand vous ouvrez un Livret A, "l'érosion monétaire est certaine", car "la formule de calcul de l'intérêt ne protège plus de l'inflation", explique Jean-Philippe Tanguy. "Des épargnants qui ne connaissent pas, qui ne comprennent pas ou qui n'ont pas eu d'explication ou d'information sur l'érosion monétaire, de bonne foi, pensent que leur épargne est protégée", mais selon Jean-Philippe Tanguy, si elle est "protégée en nominal, elle n'est pas protégée face à l'érosion monétaire".

Cela représente pour lui "un problème de contrat moral entre les épargnants français, en particulier les plus fragiles, et la puissance publique et les institutions qui doivent protéger les épargnants". "Entre 2020 et 2023, ce sont donc 300 milliards d'euros de pouvoir d'achat qui ont disparu, ou en tout cas qui ont été perdus, à cause de l'érosion monétaire et du manque de défense de l'épargnant", selon le député RN.

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