: Vidéo Quand une bande de copains crée une coopérative ferroviaire pour faire revivre les lignes abandonnées par la SNCF
C'est un projet pas si fou : pour faire revivre les lignes abandonnées par la SNCF, ils créent la première coopérative ferroviaire de France. "Envoyé spécial" a suivi un groupe de citoyens dans leur aventure. Extraits d'un reportage à voir le 14 janvier 2021.
On dirait un doux rêve de fin de soirée, mais c'est en réalité un projet très sérieux, dont les débuts sont prometteurs : une compagnie ferroviaire citoyenne. Le long de la ligne Bordeaux-Lyon, fermée en 2014 et qu'ils veulent faire revivre, de nombreux habitants, du Massif central à la Creuse, ont déjà décidé d'y apporter leur contribution. Et les souscripteurs (la barre des 2 000 a été passée fin 2020) se recrutent jusqu'au Japon... Pour un minimum de 100 euros, chacun peut acheter une part de la société et participer aux décisions. Six mois après son lancement, les choses semblent donc plutôt bien parties pour Railcoop, le nom de la première coopérative ferroviaire citoyenne de France.
"Remettre le ferroviaire au goût du jour"
Railcoop, c'est l'idée d'un groupe de copains du Lot. Elle ressemble à un pari fou : remettre en service quelques-unes de ces petites lignes qui maillaient le territoire de l'Hexagone et ne sont aujourd'hui plus desservies. "Il y a tout un réseau qui est physiquement présent, et pourtant, on ne peut pas l'utiliser", regrette Nicolas Debaisieux.
Cet ancien ingénieur au ministère de l'Environnement a tout quitté pour devenir le directeur général de cette société de train pas comme les autres, au statut de SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif). Ses amis étaient cadre de la SNCF, conducteur de train, artisan, ingénieur du son... Ils tablent aujourd'hui sur l'envie de "plein de citoyens de remettre le ferroviaire au goût du jour".
Convaincre les régions, départements et municipalités d'investir dans le projet
Il existe un précédent qui leur donne de l'espoir : le Bruxelles-Vienne, abandonné il y a seize ans pour cause de rentabilité soi-disant insuffisante, est aujourd'hui complet. Avec un flux identifié de 690 000 voyageurs annuels potentiels sur la ligne Bordeaux-Lyon, Railcoop pourrait atteindre l'équilibre économique.
En attendant, pour avoir le droit de circuler sur le réseau ferré, la société doit afficher un capital minimum de 1,5 million d'euros. C'est la règle fixée par l'Etat, qui a ouvert le marché du train à la concurrence en décembre 2020. Avec 628 000 euros récoltés fin septembre 2020 (et plus d'un million en janvier 2021), Railcoop est encore loin du compte. Alors il faut convaincre les régions, les départements, et ces petites villes qui ont été rayées de la carte du réseau ferroviaire, année après année... Le conseil municipal de Gannat, dans l'Allier, a par exemple promis un chèque de 20 000 euros.
Peut-être un train à acheter... en Europe de l'Est
Il faut trouver de l'argent, mais aussi des trains à faire rouler. Comment faire, même en empruntant, sachant qu'une rame de train coûte 13 millions d'euros ? Il en faut une dizaine, pour un budget estimé à 5 millions d'euros. La solution ? Partir en Europe de l'Est pour rechercher des wagons d'occasion, comme ceux que le groupe a trouvés près de la gare de Bratislava, en Slovaquie. Avec une bonne surprise à la clé : ces anciens wagons allemands sont plutôt en bon état, et leur "côté un peu vintage" leur apporte même "un petit supplément d'âme". Au final, ce sont les sociétaires qui décideront... Les premiers trains Railcoop pourraient circuler en juin 2022.
Extraits de "Le train de leur rêve", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 14 janvier 2021.
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