Reportage "On reste vigilant et on évite les chutes" : dans le Loiret, le plus grand chantier ferroviaire de France avance au rythme du "train-usine"

SNCF Réseau remplace rails, traverses et ballast sur 70 km pour moderniser un axe majeur entre Paris et Toulouse. Une course contre-la-montre menée avec un "train-usine", capable de transformer la voie à raison d'un kilomètre par jour.

Article rédigé par Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Entre Boisseaux et Les Aubrais, SNCF Réseau remplace 70 km de voies sur la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (RAPHAËL EBENSTEIN / RADIO FRANCE / FRANCEINFO)
Entre Boisseaux et Les Aubrais, SNCF Réseau remplace 70 km de voies sur la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (RAPHAËL EBENSTEIN / RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

C'est le plus grand chantier ferroviaire de France en 2025 avec un coût de 133 millions d'euros. Depuis le mois d'août et jusqu'en janvier, SNCF Réseau remplace pas moins de 70 km de voies sur la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse entre Boisseaux et Les Aubrais, dans le Loiret. Les chiffres ont de quoi donner le tournis : cela représente 112 000 traverses en béton, 140 km de rail neuf à poser dessus, et 110 000 tonnes de ballast, ces pierres concassées.

"On reste vigilant sur la piste, à son environnement, on évite les chutes." Il y a foule le long des voies. Il faut pouvoir tenir les délais et profiter au mieux de l'interruption totale du trafic, chaque jour de semaine entre 9h30 et 17h30. SNCF Réseau a déployé un "train-usine". Cet impressionnant convoi de wagons plats, chargés de matériel, est tiré par une locomotive sur des chenilles. "L'ancienne voie devant ce train a été retirée. Donc le train usine porte lui-même l'ensemble des traverses qui permet de les descendre une par une et derrière le rail va être positionné dessus pour constituer la future voie", explique Laurent Quelet, directeur régional Centre-Val-de-Loire.

"Il y a des agents qui sont sous le train"

Les wagons transportent un gros stock de traverses en béton, acheminées vers l'avant du train par une sorte de chariot suspendu, toujours en mouvement. "On pose des traverses à peu près tous les 60 cm, poursuit le directeur régional. Donc aujourd'hui, on a entre 1 000 et 1 500 traverses sur ce train."

Et même si le train usine avance lentement, il fait preuve d'une redoutable efficacité. "C'est un chantier qui mobilise 400 personnes jour et nuit autour des trains usines, Sébastien Roger pilote le chantier pour SNCF Réseau. L'avantage du train usine, c'est d'aller jusqu'à dix fois plus vite qu'avec des moyens traditionnels pour remplacer le ballast, les traverses et les rails."

Des agents sont sous le 'train-usine" pour vérifier le bon déroulement du processus. (RAPHAËL EBENSTEIN / RADIO FRANCE / FRANCEINFO)
Des agents sont sous le 'train-usine" pour vérifier le bon déroulement du processus. (RAPHAËL EBENSTEIN / RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

Ce processus automatisé n'empêche pas certaines interventions humaines très concrètes. "Il y a des agents qui sont sous le train, indique Laurent Quelet. Ils ont vocation à vérifier que l'ensemble des pièces descendent normalement. Et puis surtout un élément important, ils s'assurent qu'on n'ait pas de morceaux de ballast sur les traverses qui empêcheraient de fixer le rail sur la traverse. Ils ont une balayette, c'est assez pratique." Le chantier, qui progresse à raison de 800 mètres à un kilomètre par jour, doit s'achever en janvier.

Dans le Loiret, le plus grand chantier ferroviaire de France avance au rythme du "train-usine". Reportage de Raphaël Ebenstein.

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