: Reportage "On est des usagers de seconde zone" : des élus et des usagers de lignes SNCF "dégradées" réclament des "trains aux normes actuelles"
Des centaines d'élus et d'usagers se sont rassemblées dans la capitale pour demander des investissements au ministère des Transports sur les lignes Paris-Orléans-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont-Ferrand.
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"On n'est pas des ploucs, on veut un train qui roule." La phrase est écrite sur la pancarte que brandit Catherine sur le parvis de la gare de Paris-Austerlitz. Elle fait partie des 400 usagers et élus qui se sont déplacés dans les "trains de la colère", mardi 15 avril, jusque dans la capitale pour dénoncer l'état des lignes ferroviaires Paris-Clermont-Ferrand et Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT).
Catherine est excédée par les retards sur sa ligne Toulouse-Paris. "Les locomotives sont très vieilles et il n'est pas rare qu'elles s'écroulent en route, affirme-t-elle. Il y a eu des retards d'une heure, deux heures, trois heures… J'ai même eu une amie qui a mis plus de douze heures pour arriver à Paris. Ça irait pour ainsi dire plus vite à vélo. Il arrive un moment où il y en a marre. On se dit qu'on est des demi-Français."
"Économiquement, c'est un véritable frein"
"Des usagers de seconde zone", murmure une femme derrière Catherine. Le sentiment est partagé par le groupe venu de Clermont-Ferrand. Sur cette ligne, le record de retard est de vingt heures en plein été. Début janvier, un autre épisode a fait la une, rappelle Stéphanie, porte-parole d'un collectif d'usagers, avec un train qui s'est arrêté toute la nuit : "Il n'y avait pas d'électricité, donc pas de chauffage, pas de lumière, pas de toilettes, rien à manger, rien à boire. C'était horrible. La Croix-Rouge est carrément venue au secours des usagers du train Clermont-Paris en distribuant des couvertures de survie. Donc là, on s'est dit qu'on avait franchi un cap."
Ces retards à répétition rendent les deux lignes peu fiables avec des conséquences concrètes pour les entreprises. "Il y a des grandes entreprises comme Michelin qui ont la nécessité de faire venir des compétences, explique Claude Barbin, président de la chambre de commerce du Puy-de-Dôme. Et devant l'offre de transport, ces compétences préfèrent aller ailleurs. Donc économiquement, c'est un véritable frein."
Daniel Chassin, à côté, hoche la tête en redressant son écharpe tricolore de sénateur de la Corrèze : "Les cadres qui viennent de Paris dans une entreprise veulent rentrer le soir. Et là, c'est impossible. Il faut absolument qu'on ait un train aux normes actuelles, comme dans les autres départements, les autres régions qui sont desservies par le TGV. On sait qu'on n'en aura pas, mais au moins qu'on ait un Intercité qui fonctionne."
"On paye, c'est un service public"
En attendant, l'Auvergnat Édouard et l'Occitane Sonia ont renoncé au transport ferroviaire. Ils prennent maintenant leur voiture. "Pour compenser, je me suis mis à planter des arbres, déclare Edouard. Mais mine de rien, malheureusement, on est encore dépendant de la voiture. On fait comme on peut." "Nous voulons absolument ces trains parce qu'on nous les doit. On paye, c'est un service public", explique Sonia
Le ministère des Transports reconnaît "une qualité de service insuffisante" mais défend des investissements récents sur les deux lignes et l'arrivée dans deux ans de nouvelles rames. Ces trois milliards arrivent très tard, regrette Francois Deletraz, président de la Fédération nationale des collectifs d'usagers du train : "On n'avait pas beaucoup d'argent en France. On a tout mis dans le TGV et on a oublié le reste du réseau. Or, la desserte des territoires, ça se fait par le réseau classique. Et les problèmes qu'ont ces deux lignes, c'est caractéristique de ce qui se passe en France aujourd'hui."
D'autres lignes ferroviaires connaissent en effet des difficultés, notamment celle entre Bordeaux et Marseille. "C'est pour eux aussi, souffle un usager, qu'on s'est mobilisés aujourd'hui."
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