: Reportage "Il faut impérativement que les rames soient dans le meilleur état" : comment la SNCF prépare ses TGV aux grands départs de l'été

Alors que les vacances d'été débutent, la SNCF se tient prête à voir affluer les voyageurs en masse : plus de 12 millions de billets ont déjà été vendus sur les 30 millions mis en ligne. En coulisses, les agents de maintenance s'activent dans les technicentres disséminés dans de plusieurs villes de France.

Car tous les trains doivent être prêts à temps. Ceux qui traversent l'est du pays sont examinés dans le technicentre à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Chaque jour, 25 rames de TGV y arrivent et en repartent. Certaines restent sur des rails, dehors et d'autres sont surélevées à l'intérieur, comme dans un immense garage. C'est là où s'active Frédéric, en direction de la voiture 5 d'un de ces TGV.

Plus de dégradations pendant les vacances

Casque sur la tête, pantalon et gilet orange fluo, le technicien fait l'état des lieux : "Il y a deux toilettes qui ne fonctionnent pas et puis un éclairage". Marie, assise dans un carré, note tout sur sa feuille, y compris les défauts signalés par des contrôleurs pendant les trajets. "Tout ce qui est à l'intérieur, on vérifie. Et si ça ne va pas, on remplace", lance-t-elle. 

On a un minimum de temps pour faire les interventions.

Frédéric, technicien à la SNCF

à franceinfo

En période de vacances d'été, les 360 rames de la SNCF sont presque toutes mobilisées. Les équipes doivent donc être le plus efficaces possible. Parfois elles n'ont que deux ou trois heures. En voiture 5, Frédéric doit réparer un néon. Une fois le problème réglé, Franck, le chef d'équipe, coche une case en vert sur l'écran de sa tablette, en espérant qu'elles soient nombreuses à la fin des opérations. "En période de vacances, on a une affluence qui est beaucoup plus importante, donc forcément les dégradations sont plus importantes aussi", remarque-t-il.

Les rames, surtout, sont vieillissantes : certaines ont plus de 30 ans. "Dans l'attente des TGV M, les nouveaux TGV, on est obligé de reculer un petit peu l'âge de départ en retraite des rames, explique Franck. On les fait belles, on doit au moins ça aux clients. Quand on monte dans une rame et que l'aspect est joli, c'est quand même plus sympa."

Les TGV au défi des vagues de chaleur

Encore faut-il que la climatisation fonctionne. Yann est justement chargé de tout vérifier, même si ses équipes ont déjà beaucoup anticipé. "On commence dès le mois de mars, indique-t-il. Et sur le mois de juin, on a déjà fait pratiquement 300 interventions sur la climatisation, la ventilation des rames." Un travail compliqué par les canicules, de plus en plus fréquentes. 

Sur des vagues de fortes chaleur comme on a connu cette semaine, on a énormément de signalements.

Yann, technicien à la SNCF

à franceinfo

"Plus il fait chaud dehors, plus il y a un besoin de froid", ajoute Yann. Or la température doit atteindre 23 degrés dans la rame. "Si le groupe clim n'est pas assez efficace, ça ne compensera pas assez et on commencera à avoir des défauts", précise-t-il. Dans certains cas, il faut changer le bloc de climatisation : l'intervention peut prendre entre deux et huit heures. Mais Yann assure que le matériel tient bien : "Au Maroc, ils ont les mêmes rames qui circulent actuellement, c'est globalement les mêmes groupes clim".

"Une période majeure"

Derrière lui, deux agents terminent de changer la moquette et les sièges, tandis que d'autres les remettent les housses. Tout est presque prêt pour le premier week-end des grandes vacances. "Évidemment pour l'entreprise, la période d'été est une période majeure", glisse Jean Philippe Martin, le directeur du technicentre Est européen.

Énumérant les destinations longue distance que doivent parcourir les TGV examinés dans son technicentre, il ajoute : "Il faut impérativement que les rames soient dans le meilleur état pour transporter les voyageurs à bonne destination". Les 856 salariés du site restent d'ailleurs mobilisés tout l'été, pour des interventions programmées en grande majorité la nuit, afin de ne pas gêner le trafic.