SNCF : les syndicats reçus par Édouard Philippe souhaitent "entrer réellement dans la négociation"
Le Premier ministre reçoit lundi à Matignon les différents acteurs du système ferroviaire, notamment les organisations syndicales de cheminots. Le dialogue s'annonce difficile.
Pour la première fois depuis le début de la grève en pointillés à la SNCF, Édouard Philippe va s'installer à la table des syndicats de cheminots, lundi 7 mai. Le Premier ministre recevra dès 8 heures les fédérations de cheminots, accompagnées de leurs responsables confédéraux. C'est l'Unsa qui sera reçue en premier, puis les délégations CGT, CFDT, SUD-Solidaires, puis FO. "On sent bien, que pour le gouvernement, il y a la tentation de faire de cette question un enjeu politique", a déclaré Luc Bérille, secrétaire général de l’UNSA, sur franceinfo. Luc Bérille attend un "signal fort du Premier ministre au nom du gouvernement" pour dire que la méthode change et ouvre la voie à une discussion sur les sujets où la négociation est nécessaire.
En question, la méthode à employer
Les syndicats craignent que "par orgueil politique", "on oublie de discuter du contenu, des garanties sociales et des garanties à donner aux usagers pour avoir un service ferroviaire qui fonctionne bien en France." Les organisations ont demandé à rencontrer Edouard Philippe, plutôt qu'Elisabeth Borne. "Les discussions avec la ministre des Transports se passaient bien jusqu'à ce qu'on apprenne par la presse un certain nombre de décisions prises par Matignon dans le dos des discussions, déplore Luc Bérille, secrétaire général de l’UNSA. Là aussi, il nous faut de la méthode. Si on discute, on discute pour élaborer des solutions pas pour que les décisions soient prises en dehors des discussions."
Cette rencontre est une main "tendue mais ferme", a affirmé Matignon. "Le Premier ministre se prétend ferme et ouvert, ça tombe bien nous sommes fermes et ouverts aussi, poursuit Luc Bérille. Fermes pour lui dire qu'on ne réforme pas le secteur ferroviaire sans les salariés et ouverts parce qu'il y a des sujets sur lesquels on veut négocier." Jusque-là, les négociations se tenaient avec la ministre des Transports Élisabeth Borne. Mais les syndicats ont claqué la porte, agacés par l'absence d'évolution dans les discussions. "Maintenant, on souhaite entrer réellement dans la négociation", annonce Florent Monteilhet, secrétaire fédéral de l'UNSA Ferroviaire.
Un dialogue difficile en perspective
Les tractations ne s'annoncent pas forcément plus faciles. Le Premier ministre a déjà prévenu que plusieurs points de la réforme de la SNCF ne sont pas négociables : l'ouverture à la concurrence, la transformation juridique de l'entreprise ferroviaire, la fin du statut de cheminots pour les nouveaux embauchés. Les syndicats les plus réformistes espèrent malgré tout quelques concessions de la part d'Édouard Philippe. "On a de nombreuses attentes, notamment sur le financement du système ferroviaire, la reprise de la dette également", détaille Florent Monteilhet.
Pour l'ensemble des syndicats, le principal sujet d'inquiétude porte sur la future convention collective censée s'appliquer en 2020 aux nouveaux salariés de la SNCF.
On nous dit qu'on casse le système et de négocier plus tard avec le patronat pour voir comment on le reconstruit, ça n'est pas sérieux
Laurent Brun, CGT Cheminotsfranceinfo
Le secrétaire général de la CGT Cheminots réclame "des tables rondes tripartites qui règlent les problèmes et engagent les négociations".
Les syndicats déplorent aussi les zones d'ombre qui persistent autour des éventuels transferts de personnel vers un concurrent de la SNCF. Pour eux, le minimum serait qu'ils se fassent uniquement sur la base du volontariat. Une condition que le ministère des Transports n'a pas pu leur garantir jusqu'ici. Dans l'après-midi, Édouard Philippe et Élisabeth Borne recevront le patronat du rail, la direction de la SNCF, des associations d'usagers et des représentants des régions.
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