Menace sur les lignes secondaires à la SNCF : "Il n'y a pas de territoires secondaires", estime le président des maires ruraux
Parmi les enjeux du conflit qui oppose syndicats et gouvernement sur la réforme du rail, l'avenir des petites lignes : invité à réagir sur franceinfo, le président des maires ruraux s’inquiète dimanche de la possibilité, selon lui menacée, qui est donnée aux citoyens de "pouvoir prendre le train de manière logique et naturelle".
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La grève à la SNCF a repris ce week-end pour son sixième épisode de grève perlée. Et parmi les enjeux du conflit qui oppose syndicats et gouvernement sur la réforme du rail, l'avenir des petites lignes. Invité à réagir sur ce sujet dimanche 29 avril Vanik Berberian, maire de Gargilesse-Dampierre (Indre) et président de l'association des maires ruraux de France, fait part de ses inquiétudes à propos de la liberté, selon lui menacée, de chaque citoyen de pouvoir prendre le train.
franceinfo. Pour imaginer concrètement la situation, Gargilesse-Dampierre est situé entre Châteauroux et La Souterraine dans la Creuse, comment êtes-vous desservis par les trains aujourd'hui ?
Vanik Berberian. Cela illustre bien l'abandon des territoires ruraux depuis 30-40 ans en France et singulièrement par la SNCF. Je suis à 15 km d'une gare, celle d'Argenton-sur-Creuse, qui aujourd'hui voit certains arrêts menacés de suppression, d'autres ont déjà été supprimés par le passé, ce qui nous oblige à faire 45 minutes de voiture pour aller prendre le train à Châteauroux par exemple. Argenton-sur-Creuse, La Souterraine, ou Saint-Sébastien en Creuse, vous avez comme cela un nombre très importants de lignes qui sont sur ce que l'on appelle les lignes secondaires, mais il n'y a pas de territoires secondaires. La SNCF est un service public et par définition le service doit être partout sur le territoire, là où il y a du public. Et c'est là que le bât blesse. Je n'ai pas d'avis sur la question du statut des cheminots, mais sur celle de l'aménagement territoire, et de la possibilité qui est donnée aux citoyens de pouvoir prendre le train de manière logique et naturelle, il y a une vraie inquiétude.
Ces petites lignes pourraient être ouvertes à la concurrence et devenir à la charge des régions, cela vous inquiète-t-il ?
Ce sont des choses qui inquiètent s'il n'y a pas de garanties réelles de vouloir conserver ces lignes et ces gares. On a des exemples où les régions laissent tomber des gares car elles ont moins de trafic, donc le fait de changer d'organisateur de transport, en passant de l'État à la région ne garantit pas automatiquement le maintien des gares et des arrêts. Donc c'est un choix stratégique qui se pose : quel équilibre du territoire ? Et la question de la mobilité est une question essentielle dans tout le pays et singulièrement dans les territoires ruraux.
À qui en voulez-vous ? Par qui les lignes secondaires sont-elles méprisées selon vous ?
Par le pays. Cela fait 50 ans que l'on développe la mobilité de métropole à métropole, avec le TGV qui a coûté énormément d'argent. Parallèlement à cela on a laissé tomber les voies dites secondaires. Et aujourd'hui on en paye le prix. C'est vraiment l'incarnation d'une absence de volonté politique d'aménager le territoire; là on parle de la SNCF mais on pourrait parler d'autres sujets [...] Nous élus ruraux quand on se bat contre la fermeture d'une école, pour le maintien d'une gare, un accès à la santé, on se bat sur ce qui est le résultat d'un déséquilibre d'aménagement du territoire. Le jour où l'on aura une volonté d'équilibre du territoire peut-être que les choses seront différentes. Donc on passe notre temps à se battre sur les conséquences alors qu'il faudrait plutôt agir en fonction des causes. Et le plan Borloo qui a été présenté concernant les banlieues mériterait un équivalent concernant les territoires ruraux.
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