Bioéthanol : des économies à la pompe bientôt compromises

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Article rédigé par France 2 - S. Ricottier, M. Dolphin, A. Husser, D. Aysun - Édité par l'agence 6Medias
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Moins cher et plus écologique, le bioéthanol séduit de nombreux automobilistes. Mais le projet de budget 2026 prévoit une hausse de la taxe sur ce carburant, qui pourrait atteindre 1,20 € le litre. Une annonce qui inquiète conducteurs et professionnels de la filière.

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À la pompe, son prix est imbattable : moins de 70 centimes le litre pour le bioéthanol. Mais cela pourrait changer. Le projet de budget 2026 prévoit d’augmenter la taxe sur ce carburant. Il pourrait ainsi atteindre 1,20 € le litre.

Dans une station-service près de Strasbourg (Bas-Rhin), la nouvelle n’est pas bien accueillie par Maud, fonctionnaire hospitalière. "Franchement, ça met les nerfs. Si on prend l’éthanol, ce n’est pas pour rien. C’est par rapport à la hausse des prix, donc c’est embêtant", s’indigne-t-elle. Un autre automobiliste de 39 ans, qui travaille dans le transport à la personne, utilise sa voiture tous les jours. Il l’a équipée d’un boîtier de conversion pour pouvoir rouler au bioéthanol, mais pense désormais y renoncer.

D’autres, comme ce retraité, se montrent plus fatalistes face à cette éventuelle hausse des prix : "On va économiser sur d’autres choses, on ira moins au restaurant, ou on achètera des choses un peu moins chères au marché, c’est tout. Sinon, ce sont nos enfants qui paieront. C’est un peu de bon sens, quand même."

Une filière menacée

Aujourd’hui, 400 000 automobilistes utilisent le bioéthanol, un carburant qui émet moins de CO₂ et de particules fines, produit à partir de betteraves ou de céréales. En quelques années, toute une filière s’est développée à la faveur de la hausse des prix de l’essence.

Cédric Chatenet, garagiste, installe 5 à 6 boîtiers par semaine, vendus environ 800 euros pièce. Il ne comprend pas le choix du gouvernement et craint pour son chiffre d’affaires : "On pousse les Français à aller vers des solutions écologiques et biologiques et, derrière, on vient les taxer là-dessus. C’est vraiment dommage. D’autant plus que l’éthanol, c’est une production française, locale dans la plupart des cas."

La mesure, si elle est votée, pourrait s’appliquer dès l’an prochain.

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