Grève à Air France : comment la possibilité d'une sortie de crise s'est envolée
Lancé dans sa seconde semaine, le mouvement social des pilotes s'est durci, lundi, avec l'entrée en jeu de syndicats représentant d'autres personnels de la compagnie aérienne.
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La journée s'annonçait comme un tournant dans le conflit opposant les pilotes d'Air France à leur direction. Espérant une sortie de crise, le PDG de la compagnie, Alexandre de Juniac, a finalement reçu, lundi 22 septembre, une fin de non-recevoir de la part des grévistes, qui ont qualifié son "ultime proposition" d'"ultime provocation".
> Pour tout comprendre à cette grève chez Air France, c'est par là.
Les pilotes ont annoncé la poursuite du mouvement et reçu le soutien d'autres personnels de l'entreprise. Retour sur ces quelques heures qui ont vu la grève se durcir.
Acte 1 : le PDG émet une "ultime proposition"
Au cours d'une réunion avec l'ensemble des organisations syndicales de l'entreprise, le PDG d'Air France-KLM propose, lundi matin, la suspension jusqu'en décembre du projet de développement en Europe de la branche low cost Transavia. L'abandon temporaire de ce projet, au cœur des tensions avec les pilotes, constitue une "ultime proposition" pour mettre fin à la grève, précise-t-il dans Le Monde.
L'offre d'Alexandre de Juniac est notamment conditionnée à l'augmentation, de 14 à 37, du nombre d'avions de la flotte de Transavia France. Si les pilotes refusent cette proposition, "nous serons contraints de dénoncer l'accord de création de Transavia France actuellement en vigueur", assure le PDG.
Acte 2 : les syndicats dénoncent "une provocation"
Le premier syndicat de pilotes d'Air France rejette fermement la proposition de la direction, au huitième jour d'une grève très suivie. Dénonçant, par communiqué, une "ultime provocation" d'Alexandre de Juniac, le SNPL AF Alpa qualifie l'annonce d'"écran de fumée, qui n'offre pas plus de garanties que les annonces précédentes, et ne résout aucun problème". Dès lors, les pilotes appellent à la poursuite du mouvement.
Acte 3 : le PDG dit "ne plus comprendre" la grève
Face au refus des pilotes, le PDG d'Air France-KLM explique, lors d'une conférence de presse, dans l'après-midi, "ne plus comprendre les motifs de cette grève", qui "n'a plus de raison d'être". "Personne ne comprend aujourd'hui pourquoi ce conflit se poursuit", insiste-t-il, renvoyant la responsabilité aux pilotes.
Dans la foulée, Alexandre de Juniac reçoit le soutien de Manuel Valls, qui qualifie de "raisonnables" les propositions de la direction. "J'en appelle à la responsabilité de chacun, et notamment des pilotes, déclare le Premier ministre, en déplacement à Hambourg (Allemagne). Il faut que cette grève s'arrête le plus vite possible."
Acte 4 : d'autres personnels au secours des pilotes
En conférence de presse, le président du SNPL, Jean-Louis Barber, maintient son refus et appelle au "retrait du projet de Transavia Europe", plutôt que sa simple suspension. "A force de provocations et de non-respect de la parole donnée, Alexandre de Juniac a définitivement perdu la confiance des pilotes", indique-t-il, dénonçant une "crise profonde du management de l'entreprise".
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En début de soirée, les pilotes reçoivent le soutien de cinq autres syndicats représentant les diverses catégories de personnel d'Air France (la CGT, le SNPNC-FO, l'Unac, l'Unsa et SUD-Aérien). Tous réclament le "retrait sans condition" du projet de développement en Europe de Transavia, "synonyme de délocalisation des emplois".
Acte 5 : la grève se poursuit
La direction d'Air France indique que 57% de ses pilotes seront en grève, mardi, contre 65% lundi. Près d'un vol sur deux sera assuré. Le mouvement social "coûte de 15 à 20 millions d'euros par jour", selon la compagnie, qui "aurait pu acheter quatre avions moyen-courriers" avec la somme perdue depuis le début du conflit. De son côté, le syndicat SNPL appelle les pilotes à rester mobilisés et à se rassembler, mardi, en uniforme, à proximité de l'Assemblée nationale.
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