Développement de Transavia : "Air France va enfin décoller sur une dimension low-cost"
Loïc Tribot La Spière, délégué général et fondateur du Centre d'études et de prospectives stratégiques (CEPS), réagit à l'annonce de la commande d'avions A220 et le développement de Transavia, la compagnie low-cost d'Air France.
"Air France va enfin décoller sur une dimension low-cost", a analysé mercredi 31 juillet sur franceinfo, Loïc Tribot La Spière, délégué général et fondateur du Centre d’études et de prospectives stratégiques (CEPS) et économiste spécialiste du secteur du transport aérien. L'annonce du groupe d'une commande de 60 Airbus A220 ainsi que l'accord donné par le Syndicat national de pilotes de ligne (SNPL) pour le développement de la filiale low-cost Transavia sont des nouvelles encourageantes pour l'expert.
franceinfo : En an un, diriez-vous que la situation d'Air France s'est améliorée ?
Loïc Tribot La Spière : Elle ne pouvait que s'améliorer, car la situation était assez critique. Il y a une réelle évolution et il y a des décisions fortes qui sont prises et qui vont très certainement aboutir. Soulignons que nous sommes dans un contexte économique très ralenti, il y a également une compétitivité très forte des compagnies aériennes et il va y avoir une nouvelle forme de gouvernance. Désormais, cette entreprise est très fortement franco-néerlandaise dans son actionnariat. On va sûrement ouvrir une boîte à problèmes, mais cela sera pour plus tard.
Un développement low-cost ou middle-cost, est-ce vraiment une voie d'avenir ?
C'est une voie d'avenir si on s'en donne les moyens. Air France avait une position de danseuse, on ne savait pas où elle se positionnait. Désormais, Air France est sur l'offre Transavia, donc il va falloir lancer une offensive sur le low-cost. On monte en gamme avec de surcroît des avions qui correspondent véritablement à ce qu'est l'offre low-cost, c'est-à-dire consommer moins de kérosène et surtout une furtivité plus grande. On consomme moins et on est éco-compatible, donc on va vraiment dans le bon sens.
Air France n'est pas parvenue jusqu'à présent à créer une véritable offre low-cost. Pouvez-vous imaginer que Transavia puisse le devenir ?
Éventuellement, sachant qu'il y a un vrai principe : on est low-cost, il est difficile de le devenir. C'est un pari qu'il va falloir relever. Lorsqu'on regarde dans le spectre de l'aérien, en général le crash était au bout de l'horizon quand les compagnies ont voulu se diversifier dans le low-cost. C'est donc un pari qui doit être relevé avec subtilité. On s'oriente vers quelque chose d'intéressant mais il faut arrêter la fantaisie, c'est-à-dire la diversité des marques. Air France voulait faire du Hop, du Transavia. Finalement, on brouillait toute l'image. Aujourd'hui, on se dirige vers quelque chose de plus clair. Air France va sans doute enfin décoller sur une dimension low-cost.
Le secteur de l'aérien n'est pas aimé, c'est l'un des secteurs les plus taxés au monde.
Loïc Tribot La Spièreà franceinfo
Vous parliez d'une baisse de la consommation en kérosène. Qu'en est-il des mouvements écologistes, anti-avions ?
L'écologie parle à l'écologie. Il est évident que dans l'intérêt des populations, une démarche écologique est saine et pertinente. Mais la démarche doit être saine et sereine. À quoi sert-il d'être écolo et éco-compatible et de tuer l'acte économique ? Il faudra garder la raison. Les adaptations se feront mais il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Essayons d'évoluer, nous sommes actuellement sur la bonne voie. Il faut non seulement payer les taxes, être éco-compatible et supporter l'opprobre d'un certain nombre d'acteurs. Arrêtons sur tout ceci et soulignons les efforts phénoménaux fournis par les constructeurs pour tenter de diminuer l'empreinte de CO2.
L'avion propre existera à terme car le niveau de taxation, le désamour et l'intérêt des populations d'être davantage éco-compatibles sont tels que tout y incitera. Vont se développer ces alertes de consommateurs, de citoyens portant l'opprobre sur telle ou telle compagnie qui ne répondrait pas à ces attentes. Qu'on le veuille ou non, on sera beaucoup plus propre dans les années qui viennent.
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