"On n'est ni reconnus par notre employeur, ni par la société" : des profs créent le collectif des "stylos rouges"
Une page Facebook rassemble plus de 40 000 membres.
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Ils estiment être les grands oubliés de la crise sociale des dernières semaines. Des enseignants en colère se sont baptisés "stylos rouges" et ont créé un groupe Facebook pour se faire entendre à leur tour. Mardi 1er janvier, il y avait déjà plus de 40 000 membres.
Ce sont six enseignants de primaire et du secondaire qui ont créé ce groupe juste après les annonces d'Emmanuel Macron à destination des "gilets jaunes". Parmi eux, il y a Jennifer, professeure des écoles en Normandie. "Le président répond à la demande des 'gilets jaunes' en expliquant qu'ils sont en droit de demander une prime de fin d'année, d'exiger de meilleures conditions de travail et de salaire, explique-t-elle, mais à aucun moment il ne se pose la question de que faire de ses propres employés, puisque nous sommes des fonctionnaires. Donc on doit aussi pouvoir bénéficier de meilleures conditions de travail".
Depuis, le groupe a grossi, et comme les "gilets jaunes", ces profs en colère ont eux aussi établi une plateforme de revendications. Leurs premières demandes, c'est une revalorisation des salaires, mais aussi plus de considération.
Cela fait des années qu'on crache sur les enseignants, et on arrive à saturation.
Jennifer, enseignanteà franceinfo
"On n'est ni reconnus par notre employeur, ni par la société, poursuit Jennifer. On a tellement d'étiquettes qui nous ont été collées. La première, c'est qu'on est tout le temps en vacances. Au final, on se sent complètement abandonnés. Beaucoup craquent. Dans les témoignages que l'on a, c'est assez désolant."
Quelques mois après le mouvement #PasdeVague, c'est la deuxième fois qu'une contestation enseignante naît en dehors des syndicats. Pour Jennifer, il faut tenter autre chose. "Le problème des syndicats, c'est que l'État ne prend plus en considération leurs moyens d'action, et on n'est plus écoutés. Comme les syndicats ne sont plus écoutés, plus personne ne se mobilise, et on a voulu sortir de cela."
Des actions à la rentrée
Alors est-ce une concurrence pour les syndicats d'enseignants ? Frédérique Rollet, secrétaire général du SNES-FSU, n'est pas inquiète, bien au contraire. "Je trouve ça plutôt intéressant, assure-t-elle, si ça peut réveiller les consciences, si ça amène certains collègues qui ont été un peu désabusés à considérer que les luttes collectives paient, ça peut être positif. C'est une expression spontanée mais qui rejoint des thématiques portées par les organisations syndicales depuis longtemps."
De leur côté, les "stylos rouges" sont bien déterminés à ne pas en rester à un groupe Facebook. Ils envisagent des actions concrètes après la rentrée.
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