"Gilets jaunes" : cette contestation "rentre dans les modèles classiques de mouvements nés d'Internet"
Fabrice Epelboin, enseignant à Sciences Po Paris et spécialiste des réseaux sociaux, analyse le mouvement "des gilets jaunes".
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2018/12/06/php39nJmI.jpg)
Le mouvement des "gilets jaunes" est "sans précédent en France", mais pas "unique", il "rentre dans les modèles classiques de mouvements nés d'Internet", a expliqué jeudi 6 décembre sur franceinfo Fabrice Epelboin, enseignant à Sciences Po Paris et spécialiste des réseaux sociaux.
"On s'inscrit complètement dans l'archétype d'une série de mouvements qui sont nés à travers les possibilités militantes données par Internet et notamment par Facebook, que ce soit la révolution tunisienne et l'ensemble du printemps arabe, ou Occupy Wall Street", développe-t-il.
Le spécialiste des réseaux sociaux considère que ce mouvement "a une caractéristique très clairement violente". "On a un mouvement à escalade, sur le même type d'escalade que le printemps arabe, avec sa temporalité spécifique : ce sont des gens qui travaillent. La semaine ils gardent une petite mobilisation mais ils travaillent, et le week-end est consacré à la révolution", explique-t-il.
Pas de compromis possible
"Cela reste un mouvement révolutionnaire avec une montée progressive de la violence qui est alimentée par les informations sur l'injustice fiscale qui tombent tous les jours, les gaffes de nos politiques qui sont comme une poule et un couteau face à ce mouvement et qui font gaffe sur gaffe et ne font qu'alimenter la colère. On est sur un rythme où tous les samedis on va exprimer sa colère à Paris et dans les villes de province et pour les fêtes, vraisemblablement ce sera une catharsis", poursuit Fabrice Epelboin.
La particularité de ce mouvement, indique-t-il, est qu'"on n'a pas affaire à un mouvement qui s'est transformé numériquement, on a affaire à une disruption". "On est face à des mouvements sociaux ou des institutions comme les syndicats qui sont un peu les Taxis G7 et qui voient arriver le Uber du mouvement social. Il est très particulier parce qu'il n'a pas de plateforme de négociation, il n'a pas d'interface de négociation, et il n'y a pas de compromis possible à faire avec un tel mouvement, ce qui est en tous points comparable avec Anonymous ou d'autres mouvements de ce type", souligne Fabrice Epelboin.
À regarder
-
Tempête Benjamin : des rafales de vent jusqu'à 161 km/h en Seine-Maritime
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter