"Gilets jaunes" : 17 personnes seront jugées pour le saccage de l'Arc de Triomphe, mais pas les principaux auteurs
Les principaux responsables des dégradations, commises le 1er décembre 2018, n'ont pas été identifiés.
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Après l'immense émoi, des procès a minima. Dix-sept personnes seront jugées, notamment pour des "dégradations" et des "vols", après le saccage de l'Arc de Triomphe le 1er décembre 2018 lors d'une manifestation de "gilets jaunes" à Paris, mais les principaux auteurs n'ont pas été retrouvés.
Lors de l'acte 3 des manifestations du mouvement, le monument avait été le théâtre de scènes insurrectionnelles qui avaient marqué les esprits et fait le tour des médias et des réseaux sociaux. Réunis autour de la flamme du soldat inconnu, des manifestants avaient entonné la Marseillaise dans les nuages de gaz lacrymogène et des tags anti-Macron avaient été peints au pied du monument, pourtant initialement protégé par un périmètre de sécurité.
A l'intérieur, du mobilier avait également été détruit et cinq œuvres d'art endommagées. Le préjudice a été évalué à plus d'un million d'euros.
A l'extérieur, outre les dix commerces pillés et les vitrines endommagées, la centaine de véhicules et deux-roues incendiés, la journée avait donné lieu à 412 interpellations et au placement en garde à vue de 378 personnes. Emmanuel Macron s'était rendu symboliquement le lendemain au pied du monument.
La moitié des prévenus ont un casier vierge
Dans l'ordonnance de renvoi, signée fin août, les juges d'instruction regrettent que "les instigateurs, voire les principaux auteurs des faits, n'ont pu être identifiés pour les violences et dégradations organisées en marge de la manifestation". D'après ces magistrats, les faits ont été commis par "un très grand nombre d'individus".
Plusieurs des 17 personnes mises en cause dans cette procédure ont indiqué s'être "réfugiées" dans l'Arc de Triomphe à cause des gaz lacrymogènes, et ont contesté toute dégradation. Venant des quatre coins de la France, ces prévenus étaient âgés pour la plupart d'une vingtaine ou d'une trentaine d'années au moment des faits. La moitié d'entre eux ont un casier judiciaire vierge.
Au final, dix personnes majeures sont renvoyées devant le tribunal correctionnel, notamment pour des faits de "dégradations aggravées" ou de "vols par effraction". Parmi eux, l'un se voit reprocher la dégradation d'une statue, deux des "coups de pied et d'extincteur sur une porte", un manifestant lié à l'ultra-droite un tag sur l'Arc, un autre la dégradation d'une vitre d'un préfabriqué. Les vols concernent une "tour Eiffel miniature", des "cartes postales", des "livres", un "parapluie" ou encore une "reproduction d'un pistolet à silex Napoléon an III".
Par ailleurs, une personne mineure sera renvoyée devant le tribunal pour enfants.
"D'une montagne, on accouche d'une souris", selon la défense
Six autres personnes sont renvoyées devant le tribunal de police pour la seule contravention d'"intrusion non autorisée dans un lieu classé ou inscrit au patrimoine historique".
"D'une montagne, on accouche d'une souris. Un dossier sans réelle consistance au fond" dans lequel "des gosses, inconnus des services de police [ont été] privés de liberté pour surfer sur des émotions publiques", a réagi à Me Noémie Saïdi-Cottier, qui défendait deux des quatre mis en cause, un temps placés en détention provisoire. "Tout ça pour ça. Autant de temps, d'énergie et de bruit... ", s'agace aussi son confrère Me Joseph Breham, dont le client est renvoyé devant le tribunal de police.
Me Jean-Philippe Morel, avocat de l'association Halte au pillage du patrimoine archéologique et historique (Happah), partie civile dans cette procédure, s'est dit au contraire "très satisfait que l'enquête enfin se termine. Il y a eu l'heure du défoulement, du déchaînement, et maintenant, c'est l'heure des comptes. C'est un procès symbolique" qui s'annonce, prévoit-il.
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