Rachat de SFR : Bouygues Telecom, Free et Orange maintiennent leur offre malgré le rejet d'Altice France

Les trois opérateurs avaient déjà déposé une proposition de rachat mardi, qui a été rejetée par la maison mère de SFR, Altice France.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une boutique SFR à Valence, dans la Drôme, le 9 octobre 2025. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / AFP)
Une boutique SFR à Valence, dans la Drôme, le 9 octobre 2025. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / AFP)

Orange, Free et Bouygues Telecom ne renoncent pas. Les trois opérateurs ont remis sur la table, mercredi 15 octobre dans la soirée, leur offre de rachat conjointe de SFR, pourtant écartée dans la matinée par sa maison mère Altice France. Bouygues Telecom, Orange et Iliad, la maison mère de l'opérateur Free, s'étaient positionnés de manière inédite mardi avec une proposition commune de rachat de "la plupart des actifs de l'opérateur SFR" pour 17 milliards d'euros.

Les acheteurs potentiels "restent convaincus de la pertinence de leur proposition" et "maintiennent leur offre", ont-ils déclaré mercredi dans un communiqué commun. Ils entendent "créer un dialogue constructif avec le Groupe Altice et ses actionnaires pour envisager ensemble la manière dont ce projet pourrait prospérer". Avec cette offre menée par trois concurrents, le marché renoue avec l'hypothèse d'un rapprochement entre opérateurs, inédite depuis la tentative de rachat de Bouygues Telecom par Orange abandonnée en 2016. L'hypothétique rachat, qui prendrait des mois, voire des années, devrait d'abord passer par un consensus sur le montant.

Inquiétude des syndicats

L'offre de mardi soir est venue mettre fin à des mois de spéculations accompagnant la restructuration financière d'Altice France. Avec une dette tombée de plus de 24 milliards à 15,5 milliards d'euros début octobre, la maison mère de SFR s'est éloignée de la menace d'un mur de la dette. Une opération qui l'a placée dans "une situation financière assainie, une situation opérationnelle et commerciale très largement améliorée", vantait fin septembre son PDG, Arthur Dreyfuss.

Du côté des syndicats, qui expriment depuis plusieurs mois la crainte d'un "projet de démantèlement" de l'opérateur aux 8 000 salariés, le rejet de l'offre n'a pas éteint les inquiétudes. "C'est beaucoup d'inquiétude (...), le rachat par les trois autres opérateurs concurrents va se traduire par des destructions massives d'emplois", a déclaré sur France Inter, Olivier Lelong, délégué syndical central CFDT chez SFR,. "C'est bien le pire scénario pour nous, puisque le seul intérêt des trois opérateurs, c'est d'augmenter leurs marges, se partager neuf milliards d'euros de chiffre d'affaires, sans penser aux salariés", résume-t-il. 

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