Seconde main ou arnaque ? L’IA brouille les pistes sur Vinted
De plus en plus d’annonces sur les sites de seconde main utilisent des photos générées ou retouchées par l’intelligence artificielle. Vêtements trop parfaits, mises en scène irréalistes, prix gonflés… Les pièges se multiplient. Mais il existe quelques astuces pour ne pas se faire avoir.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Désormais, quand cette étudiante commande des vêtements sur Vinted, elle les scrute à la loupe. Depuis quelques mois, elle remarque en effet de plus en plus de photos suspectes sur le site. Un peu trop parfaites pour être vraies. "La photo est généralement de mauvaise qualité sur Vinted parce que ce ne sont pas des pros qui font les photos. Donc ça, à la limite, c’est crédible. Là, on voit bien qu’il y a des plis, des petits défauts. Mais par contre, c’est vraiment ce qu’il y a autour. La peau, les cheveux, tout est trop parfait", détaille-t-elle.
Et elle a raison de se méfier : ces clichés trop lisses sont souvent générés par l’intelligence artificielle.
L’IA au service des annonces trompeuses
Benoît Grunenwald, expert en cybersécurité, en fait la démonstration avec une simple chemise froissée. "Je vais tout simplement, avec mon smartphone, prendre une photo et demander à l’IA de retoucher cette image pour que cette chemise ait l’air impeccable." En quelques secondes, l’intelligence artificielle transforme le vêtement en une pièce quasi neuve. Et l’outil peut aller encore plus loin. "On peut également lui demander de générer une image dans laquelle cette chemise est portée par un homme élégant dans une maison de campagne", ajoute-t-il.
Résultat : des images bluffantes, qui permettent parfois de vendre un produit plus cher. Mais l’IA est aussi utilisée dans l’autre sens. Johan Reboul, militant écologiste, dénonce une pratique de plus en plus répandue : certains récupèrent des photos de vêtements neufs à bas prix, notamment sur des sites comme Shein ou Temu, puis les modifient pour les revendre comme de la seconde main haut de gamme. "Ces vêtements sont proposés trois à quatre fois plus cher en se faisant passer pour de la seconde main", pointe-t-il, preuves à l’appui.
Comment éviter de se faire piéger ?
Il existe heureusement une technique simple : utiliser la recherche par image. En photographiant l’article et en le soumettant à un moteur spécialisé, il est possible de savoir d’où provient réellement le vêtement. Test à l’appui : une robe affichée à 50 euros sur un site de seconde main se retrouve à… 16 euros sur une plateforme d’ultra fast fashion.
Contactée, Vinted rappelle que l’utilisation de l’intelligence artificielle n’est pas interdite sur son site. Mais la plateforme précise pouvoir supprimer des annonces ou bloquer des comptes en cas d’usage frauduleux.
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