Retraites : "La seule façon qu’il puisse y avoir un accord, c'est que le Premier ministre fasse plier le patronat", estime la CFTC

À l'annonce de l'"échec" des négociations sur la réforme des retraites, le Premier ministre a invité les partenaires sociaux à le rencontrer mardi pour trouver une "voie de passage". Cyril Chabanier, président de la CFTC, répondra présent pour "acter le désaccord et peut-être aussi l’expliquer".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Cyril Chabanier, président de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), invité de franceinfo lundi 14 avril. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Cyril Chabanier, président de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), invité de franceinfo lundi 14 avril. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"La seule façon qu’il puisse y avoir un accord à l’avenir, c’est que, lors de cette rencontre, le Premier ministre fasse plier le patronat", a réagi mardi 24 juin sur franceinfo Cyril Chabanier, président de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Selon lui, la responsabilité de l’échec du conclave sur les retraites incombe clairement au patronat. "C’est vraiment dommage d'avoir eu un patronat aussi fermé qui a joué un jeu qui est incompréhensible", ajoute-t-il. 

Le dirigeant syndical précise que le processus de négociation est désormais clos. "Une chose est sûre, c’est que le conclave est terminé. Il n’y aura pas d’autres réunions de négociation. Maintenant, soit le patronat change d’avis et accepte les modifications, à ce moment-là, évidemment qu’un accord est possible, soit le patronat ne bouge pas, et à ce moment-là, le désaccord sera total", expose Cyril Chabanier. Il insiste sur le caractère définitif de la situation : "On est au bout du bout. On a fait des propositions, on a fait beaucoup de concessions". 

"L’accord pouvait être possible"

Pour Cyril Chabanier, la balle est désormais dans le camp du gouvernement. "Le seul moyen qui est un accord dans l’avenir, c’est que le Premier ministre force la main du patronat et que le patronat accepte les avancées sur la pénibilité et sur les mères de famille et sur l’âge d’annulation de la décote". Le patron du Medef, Patrick Martin, assure de son côté que "la négociation a achoppé sur les carrières longues".

Le président de la CFTC exprime ses regrets sur la possibilité d’un accord qui aurait pu améliorer la situation de centaines de milliers de salariés tout en garantissant l’équilibre financier du système à l’horizon 2030. "Honnêtement, par rapport à la lettre de mission du Premier ministre qui a été améliorée, la loi Borne tout en ayant des comptes équilibrés pour 2030, on avait un texte qui remplissait ces conditions, regrette Cyril Chabanier. L’accord pouvait être possible".

"On avait à la fois réussi à améliorer la situation de centaines de milliers de salariés et d’avoir des comptes à peu près équilibrés à l’horizon de 2030."

Cyril Chabanier, président de la CFTC

à franceinfo

Cyril Chabanier se rendra à Matignon à l’invitation de François Bayrou. "Bien sûr, on va y aller. Nous sommes républicains à la CFTC. Donc quand le Premier ministre nous invite, nous y allons ", a-t-il déclaré. "Je crois que c’est important déjà d’y aller pour acter le désaccord qu’on a eu hier soir, peut-être aussi l’expliquer", ajoute-t-il. 

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.