Réforme des retraites : l'intersyndicale veut amplifier le mouvement mais rejette la responsabilité d’éventuels débordements
Des violences ont notamment éclaté à Marseille, Rennes, Nantes ou Paris, quelques heures après l'usage du 49.3 par le gouvernement pour faire adopter sans vote le très controversé projet de loi sur les retraites.
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"On continue" : ce sont les mots utilisés par l’intersyndicale jeudi soir, quelques heures après l’activation par Élisabeth Borne de l’article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites. Réunies dans les locaux de la CGT à Montreuil, près de Paris, les huit centrales qui mènent la bataille contre le texte appellent à une neuvième journée d’action nationale jeudi prochain, le 23 mars.
Dès jeudi soir, l'intersyndicale a dénoncé "un véritable déni de démocratie", après le recours à l'article 49.3 de la Constitution par le gouvernement pour faire passer la réforme des retraites sans vote à l'Assemblée nationale. Les dirigeants accusent le gouvernement d’être responsable du climat délétère dans le pays. "C'est regrettable et c'est une aberration. L'immense majorité des Français est opposée à ce report de l'âge, dénonce ainsi Gérard Mardiné, secrétaire général de la CFE-CGC. Les organisations syndicales ont gagné la bataille de la communication, parce que nos arguments sont étayés. Le gouvernement est enfermé dans une réforme totalement dogmatique pour dire que notre système est déséquilibré, qu'il y a des déficits, alors que c'est complètement faux."
L'intersyndicale continue à "exiger le retrait de cette réforme" et appelle également à des rassemblements syndicaux ce week-end avant la "nouvelle grande journée de manifestations" du jeudi 23 mars.
"Les responsables, aujourd'hui, ce sont les organisations syndicales"
Reste que si les syndicats veulent amplifier la mobilisation, ils ne sont pas tous d'accord sur les modes d'action. Et l'intersyndicale rejette la responsabilité des débordements. Car la crainte des syndicats est de voir des collectifs ou des individus lancer des actions hors de leur contrôle, qui risquent de fissurer le soutien de la population au mouvement, mesuré dans les enquêtes d’opinions.
"On encourage tous les mouvements de grève et de masse. Par contre, on souhaite qu'ils se passent dans le calme et dans la dignité, parce que les responsables, aujourd'hui, dans ce pays, ce sont les organisations syndicales et les salariés qui leur font confiance. Ce ne sont plus les politiques. On va faire en sorte justement d'encadrer les manifestations, mais on ne peut pas présager de ce que veulent les Français. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que cette annonce, elle a mis le feu aux poudres", indique Catherine Perret, la secrétaire générale adjointe de la CGT.
Certains responsables de terrain veulent aller plus loin : il n’y a plus de règles, a ainsi lancé un responsable CGT des Bouches-du-Rhône, qui estime que le gouvernement a été le premier à les bafouer. Les dirigeants des centrales appellent à se mobiliser dans le calme, sans violence, pour que le plus grand nombre puisse venir manifester. Les syndicats vont continuer à fortement encadrer les grands défilés, attendus localement dès ce week-end, en attendant la journée d'action de jeudi 23 mars.
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