Pourquoi les agents de la RATP se mobilisent-ils (autant) contre la réforme des retraites ?
Pour défendre leur régime spécial, les salariés de la régie des transports parisiens prévoient une grève massive vendredi.
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La RATP ouvre le bal. Les agents de la régie des transports parisiens se mobilisent massivement contre la réforme des retraites, vendredi 13 septembre, au lendemain des annonces d'Edouard Philippe sur l'agenda et la méthode retenus pour la mise en place d'un système universel, signifiant ainsi la fin des régimes spéciaux. Les syndicats de la RATP prévoient la plus forte grève depuis celle du 18 octobre 2007 – à l'époque, ils se mobilisaient déjà contre les changements envisagés sous la présidence de Nicolas Sarkozy. "Je suis à la RATP depuis 1996, je n'avais jamais vu ça : autant de grévistes, de tous les corps de métier, avec même certains cadres mobilisés", témoigne Marc Brillaud, représentant de SUD, dans Le Parisien.
La fin du "seul avantage" à un métier pénible ?
La raison de la mobilisation de l'ensemble des syndicats ? La volonté, dès la remise du rapport du haut-commissaire Jean-Paul Delevoye en juillet 2019, de fusionner les 42 régimes existants. Et donc de mettre fin aux régimes spéciaux, qui ont la particularité d'être rattachés à une entreprise, à une institution publique ou à une profession. On distingue trois grandes catégories de régimes spéciaux : celui de la fonction publique (militaires et police nationale), celui des entreprises et organismes publics, dont font notamment partie EDF, GDF, la RATP et la SNCF, et les régimes spéciaux dont les bénéficiaires sont peu nombreux – la Comédie française ou Opéra national par exemple...
"L'intérêt d'avoir un régime spécial est d'abord la prise en compte de la pénibilité au travail. Les agents sont confrontés à des horaires de nuit et au travail dans les souterrains", explique à France 3 Bertrand Hammache, secrétaire général de la CGT-RATP. Le responsable syndical estime que le nouveau système de retraite, par points, entraînera l'allongement de la durée du travail et "mettra à mal le montant de la cotisation". Les agents considèrent que le régime spécial est le "seul avantage" de leur métier pénible.
Avec la mise en place de ce système universel, la pension ne sera plus calculée sur la base des six derniers mois de salaire mais sur l'ensemble de la carrière, ce qui risque de faire baisser le montant des pensions des salariés qui arrivent au sommet de la grille salariale en fin de carrière. Pour la RATP, Le Parisien calcule qu'un conducteur de RER, qui peut espérer une retraite aux alentours de 2 500 euros par mois en partant entre 55 et 57 ans, perdrait entre 20 et 30% de sa pension si la réforme entrait en vigueur.
Une ouverture à la concurrence qui inquiète
Outre la contestation de la réforme des retraites, l'ouverture à la concurrence des bus dès 2025 et du rail en 2034 inquiète également dans les rangs de la RATP. Si la régie des transports parisiens affiche de bons résultats financiers, la fin du monopole annoncé pourrait fortement perturber son fonctionnement.
Avant la fin de l'année, le groupe devra concourir pour l'attribution du tram 9, qui reliera la Porte de Choisy à Orly-Ville. Les futures lignes du Grand Paris seront aussi ouvertes à la concurrence. Ile-de-France Mobilités attribuera également les lignes de bus par voie d'appel d'offres. Comme le souligne La Croix, "l'enjeu est considérable", la RATP assurant un milliard de voyages en bus par an.
Le 28 mars dernier, le Sénat a adopté en première lecture les prémices de la loi d'orientation des mobilités. Si elles sont validées, la RATP pourra créer des filiales pour répondre aux appels d'offres. Un cadre social pour le transfert de salariés de l'entreprise, si la concurrence gagne un lot de lignes, a également été défini. La CGT-RATP avait déjà appelé à la grève pour s'opposer au "démantèlement" de la compagnie de transports.
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