"C'est inévitable" : le débat sur la retraite par capitalisation relancée dans la classe politique
Beaucoup poussent au sein de la majorité, et notamment Gérald Darmanin, pour instaurer une part de capitalisation dans le système actuel des retraites, basée sur la répartition. Une idée qui fait son chemin mais pas seulement au sein de la coalition gouvernementale.
Après six mois de discussions, le "conclave" sur les retraites prend fin mardi 17 juin. L'objectif fixé par François Bayrou était d'améliorer la réforme de 2023 en veillant à "ne pas dégrader l'équilibre financier". Parallèlement, un sujet est apparu dans le débat : introduire de la capitalisation dans le système, où chaque retraité cotiserait pour sa propre retraite en faisant fructifier son épargne.
Cette idée a ainsi émergé au sein du bloc central portée, par exemple, par Gérald Darmanin. Le 11 juin dernier dans une salle parisienne, le ministre de la Justice a troqué sa casquette de garde des Sceaux pour celle de chef de parti, avec son mouvement "Populaires !", avec plus de deux heures de table ronde sur les retraites et la capitalisation. "J'ai lu, voilà quelques semaines, une grande centrale syndicale évoquée qu'il n'y avait pas de tabou sur la capitalisation. C'est bien que nous puissions parler de la capitalisation sans être insulté", a expliqué Gérald Darmanin. Une allusion aux propos de la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon.
Pour nourrir sa réflexion, le ministre s'est entouré d'experts et d'anciens ministres. Parmi eux, Eric Woerth, qui observe la "mode" sur le sujet et se montre pour le moins hésitant. "On part du principe que le système par répartition est mort de toute façon. Bon, ça peut aussi se rectifier..., explique l'ancien ministre du Budget. Mon deuxième côté dubitatif, c'est qu'on n'a pas beaucoup de marge de manœuvre. Si on veut avoir 30 ou 40 euros de retraite supplémentaire par capitalisation, on doit pouvoir y arriver. Si on veut une somme à 20 ou 25 % de son revenu, on a besoin d'un bon millier de milliards."
"Cela doit venir compléter le système de répartition"
Une estimation exorbitante au vu des finances publiques, à cela s'ajoute l'obstacle des doubles cotisations. Des problèmes soulevés dans cette conférence, mais utiles car la capitalisation deviendra, tôt ou tard une réalité "pour augmenter son niveau de retraite", estime Gérald Darmanin : "On voit bien que le niveau de rendement des retraites entre 1 et 2 % au maximum l'inflation et encore au prix de l'endettement, alors que la capitalisation dans tous les pays qui nous entourent, c'est 3, 4, 5, 6 et parfois 7%. Donc oui, c'est inévitable." Reste désormais à définir les paramètres d'une telle mise en place : pour le ministre, cette part de capitalisation est complémentaire de la retraite à 64 ans.
A contrario, l'ancien Premier ministre Édouard Philippe plaide, en plus, pour un relèvement de l'âge de départ. Pour lui aussi, l'instauration d'une dose de capitalisation semble être une évidence, comme il l'a récemment dit sur France Inter : "Cela doit venir compléter le système de répartition. En Allemagne, c'est environ 15% ; en France c'est environ 2%, on peut aller plus loin."
D'ailleurs, la liste des promoteurs de la capitalisation ne s'arrête pas là : chez Gabriel Attal, patron de Renaissance, la piste est aussi à l'étude. Idem chez Les Républicains, dont Bruno Retailleau vient de prendre la tête. Hors de la coalition gouvernementale, l'idée fait aussi son chemin : Eric Ciotti, l'allié du Rassemblement national, s'y est récemment dit favorable. Même au Parti socialiste, un cadre estime que le sujet va devenir "incontournable", surtout en vue de la présidentielle.
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