Quand vieillir rime avec changement et adaptation
A 95 ans, Monette quitte sa maison pour un Ehpad à quelques kilomètres de chez elle. Avec l’aide de sa belle-fille, elle entame une nouvelle vie entre démarches administratives, souvenirs et découvertes, tout en préservant les liens familiaux et le quotidien qu’elle a toujours construit.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Simone Odegaard ne part pas en voyage. À 95 ans, Monette, comme elle aime qu'on l'appelle, s'apprête, avec l'aide de sa belle-fille, à entrer en maison de retraite. À trois kilomètres de chez elle. "Je suis presque contente, si vous voulez. Pour moi, c'est une chance. Si j'étais partie loin, là, ça aurait été plus difficile", confie-t-elle.
Une décision pour elle… et pour sa belle-fille
Depuis la mort de son fils unique, il y a quatre ans, c’est sa belle-fille Catherine qui s’occupe d’elle. À plus de 70 ans, Catherine gère toutes les courses et les repas, car sa belle-mère perd la vue et parfois l’équilibre. Ce choix d’entrer en maison de retraite, Monette le fait autant pour elle-même que pour sa belle-fille : "Ce n’est pas son travail. Il faut qu’elle ait sa vie", explique Monette.
Catherine, quant à elle, consacre son énergie au quotidien de Monette depuis la disparition de son mari, un engagement qui l’a privée de sa propre vie pendant plusieurs années.
Le grand départ
Après six mois d’attente, elles apprennent enfin qu’une place s’est libérée à l’Ehpad de Cordes-sur-Ciel, dans le Tarn. Il faut choisir les meubles et les tableaux pour décorer la future chambre, et signer de nombreux documents pour préparer l’avenir. Le consentement du résident est indispensable. Après une courte nuit, il est temps pour Monette de quitter son cher jardin et sa maison, où elle a vécu pendant 18 ans. Juste un au revoir, car Catherine souhaite l’y ramener le plus souvent possible.
À peine arrivée, elle découvre ses meubles et ses tableaux préférés. Pas le temps de s’ennuyer : le personnel vient se présenter, et Monette fait ses premiers pas hésitants dans ce nouvel univers.
Des défis financiers et administratifs
Tandis que les vêtements sont soigneusement étiquetés, Catherine finalise le dossier administratif. Monette n’a pas de patrimoine et touche 1 400 euros de pension, alors que les frais d’hébergement s’élèvent à 2 300 euros par mois. Une demande d’aide sociale auprès du département est nécessaire, et Catherine pourrait avoir à régler une partie des frais."Pour que le département se prononce sur l’aide qu’il va apporter, il faut d’abord qu’il aille voir ce qu’il y a chez les obligés alimentaires. Sachant que désormais, ce sont uniquement les enfants. Donc vous, parce que vous êtes l’épouse de l’enfant", explique une membre de l’établissement. Une obligation alimentaire difficile à entendre pour certaines familles.
Des parcours différents, mais la même réalité
Pour Catherine et Monette, une nouvelle vie commence. L’une sans l’autre, mais avec des visites régulières et beaucoup de soins. D’autres familles, en revanche, n’ont pas de temps pour se préparer. En Haute-Vienne, Guy a dû placer sa belle-mère en Ehpad après une mauvaise chute. En quelques heures, elle a dû quitter sa maison, laissant tout derrière elle. Les démarches administratives et les conséquences émotionnelles se sont révélées particulièrement lourdes.
Plusieurs mois de recherche et cinq établissements sollicités avant d’obtenir une place à Cussac, le premier choix de la famille. La proximité, la qualité de prise en charge et le financement ont été déterminants. La belle-mère de Guy y est installée depuis quinze jours et dispose d’économies et d’une assurance-vie pour financer son séjour, soulageant ainsi son gendre de 71 ans. "Je me dis que les gens qui ont 70 ans, qui s’occupent encore de leurs parents, quid de l’avenir pour eux ? Parce qu’ils s’usent aussi beaucoup. C’est la première génération qui s’est occupée de ses parents, qui s’est occupée de ses enfants et de ses petits-enfants", explique un membre de l’établissement.
Une nouvelle vie à construire
Dans le Tarn, Monette vit depuis plus d’un mois et demi dans sa maison de retraite. La vie en collectivité lui pèse un peu, mais elle garde le moral. Le département n’a pas encore répondu à sa demande d’aide sociale, mais Catherine passe chaque jour la voir, rassurée par la présence des soignants.
Des animations sont prévues pour aider Monette à se familiariser avec les autres résidents. Quant à Catherine, elle espère pouvoir profiter bientôt de quelques précieux jours de vacances, rassurée que sa belle-mère est entre de bonnes mains.
À regarder
-
Télévision américaine : Donald Trump zappe les humoristes
-
Grève : jour de colères
-
Violences conjugales, aux côtés des policiers spécialisés
-
Un pipi à 260 000 euros
-
Paul Dena : “J’ai dû quitter ma famille pour le MMA”
-
Les Talibans autorisent la chirurgie esthétique aux Afghanes
-
Etudiants américains : les universités britanniques affichent complet
-
Sophie Binet, première femme à la tête de la CGT, est-elle traitée comme ses prédécesseurs ?
-
Pourquoi la collab Pimkie/Shein inquiète
-
Pimkie : sauvée par son concurrent chinois ?
-
Pourquoi ces ados bloquent leur lycée
-
Pétition sur l'immigration : un emballement bien orchestré
-
Grève du 18 septembre : des premières tensions observées
-
Actes antisémites : la Sorbonne sous le choc
-
Affaire Maddie : le principal suspect relâché
-
Contrôleur endormi : le Paris-Ajaccio empêché d'atterrir
-
6 kilos d'or dérobés : le musée perd ses pépites
-
IA : quand elle raconte n'importe quoi
-
Arthur Mensch : "Il faut plus de justice fiscale en France"
-
Accord Londres/Paris : le premier avion de migrants a décollé... sans migrant
-
Elle streamait à 0 vues (mais ça, c’était avant)
-
“Je préférais ne pas manger et parier”
-
Cocaïne : le combat de Caroline pour arrêter
-
Les admirateurs de Charlie Kirk pleurent leur idole
-
Ces pays qui veulent boycotter l’Eurovision
-
Paris sportifs en ligne : la spirale infernale
-
"Préférer Hitler au Front populaire !" : certains reproduisent le passé, selon Mahtilde Panot
-
MMA : comment Paul Dena prépare son prochain combat
-
Prouesse médicale : Dylan, 24 ans, a retrouvé la vue
-
On a navigué sur le maxi-trimaran d'Armel Le Cléac'h, véritable F1 des mers
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.