Pour faciliter la "désmicardisation", un rapport remis au gouvernement préconise de "redynamiser les salaires"
Pour que les salariés les moins bien payés puissent être augmentés plus facilement, des économistes proposent de répartir différemment les allègements de cotisations.
/2023/07/06/64a68815cd1a7_placeholder-36b69ec8.png)
/2024/10/03/080-hl-fgastal-2504914-66feada3122d8177354140.jpg)
Missionnés en novembre par le précédent gouvernement, les économistes Antoine Bozio et Etienne Wasmer ont bouclé leur rapport très attendu sur la "désmicardisation". Ce mot barbare désigne l'intention affichée de lutter contre un phénomène courant, par lequel des salariés payés au smic "rattrapent", via les revalorisations successives du salaire minimum, une partie des bas salaires qui se trouvaient jusqu'alors légèrement au-dessus de ce seuil. Pour y remédier, "nous proposons de casser la dynamique consistant à sans cesse renforcer les exonérations sur les bas salaires", écrivent les deux experts dans la version finale de leurs travaux, remise jeudi 3 octobre au gouvernement.
Pour que les salariés les moins bien payés puissent être augmentés plus facilement, le rapport propose ainsi de répartir différemment les allègements de cotisations, aujourd'hui fortement concentrés au niveau du smic. Dans le scénario central détaillé par les auteurs, les cotisations payées par les employeurs seraient alors relevées sur les salaires dont le montant est compris entre 1 et 1,2 smic, puis allégées entre 1,2 et 1,9 smic et alourdies entre 1,9 et 3,5 smic. Dans ce scénario, les allègements s'arrêteraient à 2,5 smic, contre 3,5 smic aujourd'hui.
La France dans le bas du tableau de l'OCDE
En raison d'un système d'exonérations qui s'est progressivement mis en place en France depuis trois décennies, le taux de cotisations qui pèse sur un smic n'est plus que de 6,9%, contre 45% en 1993, ce qui place notre pays dans le bas du tableau de l'OCDE. D'autant que le nombre de salariés payés au smic a fortement augmenté en France, représentant 17,3% des salariés au 1er janvier 2023.
Dans certains cas, avec le système actuel, le salarié n'est lui-même pas incité à demander une augmentation, parce qu'il peut perdre tout ou partie de sa prime d'activité (versée sous conditions de ressources). Ainsi, pour une personne seule sans enfant au niveau du smic, "l'augmentation du coût du travail nécessaire à une augmentation du revenu disponible de 100 euros par mois est, en octobre 2023, de 483 euros, dont 78 euros s'expliquent par la variation de la prime d'activité", selon le rapport.
Avec le scénario central, le coût pour augmenter les salariés baisserait "assez significativement de l'ordre de 10%". Dans le cas d'une personne seule sans enfant au niveau du smic, la hausse de 100 euros coûterait ainsi 430 euros et non plus 483 euros, expliquent les économistes.
À regarder
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter