"On est effondrés, c'est une catastrophe" : Teisseire ferme son usine de sirops historique en Isère, près de 200 salariés accusent le coup

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Article rédigé par France 2 - J. Bigard, D. Sébastien, M. Nadal, ICI Rhône-Alpes, S. Ripaud - Édité par l'agence 6Medias
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L'inquiétude monte chez les salariés des sirops de Teissere. Son usine historique, située à Crolles (Isère), là où tout à commencé il y a plus de trois siècles, pourrait fermer ses portes. Un coup de tonnerre pour toute la région et les près de 200 salariés du site.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Il y a d'abord eu, pour les salariés de Teisseire, la sidération : "Nous, on est effondrés. C'est une catastrophe", assure Sandrine Quitana, une salariée submergée par l'émotion. Puis vint la tristesse. Leur usine va fermer dans quelques mois, 167 emplois vont être supprimés. "C'est très compliqué, et puis pour l'emploi, on sait qu'on est dans une période où malheureusement c'est très compliqué pour tout le monde, à 52 ans, peut-être encore un peu plus. Donc c'est vrai que moralement, là, on est au plus bas", déplore Sandrine.

Teisseire produit des sirops dans cette usine depuis plus de 50 ans. Le groupe dit ne pas avoir d'autre choix, et justifie sa décision par une chute des ventes ininterrompue, les Français se détournant des sirops. Mais les salariés ne s'attendaient pas à une fermeture si brutale. "Je travaille depuis 37 ans dans cette entreprise, une entreprise qui a 300 ans. Et d'un coup, ils nous annoncent un plan en PSE et l'arrêt de l'activité. Voilà, on est dégoûtés. Tous les gens sont vraiment dégoûtés", déplore Joseph Cribeni, salarié.

La production transférée en Normandie

Un coup dur pour tout ce territoire en Isère où la marque était présente depuis le XVIIIe siècle. Ses fameuses bouteilles en métal l'ont fait connaître dans toute la France à partir des années 60, avant de devenir le numéro un du sirop. Au cœur de la commune de Crolles, où est implantée l'usine, les habitants ont l'impression que c'est une page de leur propre histoire qui se tourne. "Nous, on a connu ça étant jeunes. C'est très dur pour nous, pour tous ceux de Crolles", s'étonne une riveraine. "S'il y a 210 personnes qui se retrouvent sans emploi, il y aura moins de personnes à Crolles, ça fera moins travailler la ville", s'inquiète une buraliste.

Teisseire devrait transférer sa production chez un industriel partenaire en Normandie, mettant ainsi fin à des siècles de présence en Isère.

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