Twitter : pourquoi certains grands médias suspendent leurs comptes sur le réseau
Le groupe audiovisuel public canadien cesse son activité sur Twitter après la mise en doute de son indépendance éditoriale. D'autres groupes publics, américains ou suédois, font de même.
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La liste des médias qui cessent leurs activités sur Twitter s'allonge. Le groupe CBC/Radio Canada a suspendu lundi 17 avril ses publications après avoir été labellisé par le réseau social "média financé par le gouvernement". La semaine dernière, la radio publique américaine NPR était devenue le premier grand média à quitter Twitter pour protester contre la nouvelle politique du réseau, racheté par le milliardaire Elon Musk en octobre pour 44 milliards de dollars.
CBC/Radio Canada défend son indépendance éditoriale
Pour CBC/Radio Canada, cette qualification par le réseau social de "média financé par le gouvernement" ("government-funded media") est problématique parce qu'elle est fausse. Deux autres médias publics américains, la radio NPR et le réseau de télé PBS, se sont eux aussi vu accoler l'étiquette "média financé par le gouvernement" sur leur compte Twitter. C'est faux, car ces médias ne sont pas du tout sous perfusion de l'exécutif. Ils dépendent en fait des subsides fédéraux américains. Toute cette affaire tient dans cette nuance : "financé par le gouvernement" au lieu de "financé par des fonds publics".
Twitter définit les "médias financés par un gouvernement" en précisant que ce dernier peut avoir divers degrés d'implication dans les choix éditoriaux du média en question. Autrement dit, il y a des doutes sur son indépendance. Pire, ce serait potentiellement un outil de propagande. Cette accusation est insupportable pour ceux qui ont été visés de la sorte parce que l'exactitude et la véracité des infos qu'ils publient se retrouvent mises en doute.
La radio publique suédoise SR suspend son compte parce que "Twitter a changé"
Aux yeux du groupe suédois Sveriges Radio (SR), équivalent de Radio France, le réseau social récemment racheté par Elon Musk a changé ces derniers temps. Il est devenu "moins important", et donc moins indispensable pour les antennes les plus écoutées du pays. L'explication n'est pas très claire, mais selon SR, la décision de se retirer de Twitter n'a rien à voir avec les décisions prises aux Etats-Unis et au Canada. En effet, SR n'a pas été étiqueté "média financé par le gouvernement", mais simplement "financé par des fonds publics" ("publicly-funded media"), une étiquette très différente sur le fond. Cette mention est jugée correcte, et ne sous-entend pas que la radio est pieds et poings liés avec le pouvoir. Elle n'a d'ailleurs pas protesté après avoir reçu cette appellation sur Twitter.
Selon Twitter, cette mention concerne les médias qui sont financés "par des contributions individuelles, un financement public ou un financement commercial". D'autres comptes Twitter de groupes de médias sont ainsi présentés comme "financés par des fonds publics". C'est le cas de Radio France, France Télévisions, France Médias Monde (RFI et France 24). C'est aussi le cas de la BBC britannique. Précision utile, les comptes des antennes de Radio France et de France Télévisions n'ont pas été labellisés comme leurs maisons-mères : franceinfo, France Inter, France Bleu, France Culture ou France 2, France 3 et France 5 n'ont pour l'instant aucune annotation spécifique.
Les médias "affiliés à un Etat" restent épinglés par Twitter
La troisième catégorie de médias épinglés par Twitter est celle des médias "affiliés à un Etat" (state-affiliated media") et ceux-là sont clairement dans le viseur de Twitter, qui pointe une partialité éditoriale. Tous les contenus sont contrôlés par l'Etat. Les exemples de Russia Today et Sputnik (dont l'accès est restreint depuis la guerre en Ukraine) sont bien considérés comme étant contrôlés par l'Etat russe, tout comme l'agence de presse Xinhua l'est par l'Etat chinois. Et aucun des trois n'a contesté cette mention, devenue un des critères de l'identité des groupes de média sur le réseau social à l'oiseau bleu.
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