Les internautes français sont 2,5 fois plus nombreux qu'il y dix ans, passant de 16 à 38 millions

Les 22 millions de surfeurs supplémentaires ont profité de trois phénomènes majeurs, explique Jamila Yahia-Messaoud, directrice du pôle comportements médias à Médiamétrie, à l'origine de l'enquête.

Le chiffre résulte d'une augmentation de la pratique chez les femmes, des personnes âgées et des ouvriers.

La hausse résulte également de trois phénomènes majeurs, explique Jamilat-elle : un taux d'équipement croissant (ordinateurs, mais également smartphones et, depuis peu, tablettes), des offres d'abonnements plus pertinentes, et l'apparition de nouveaux contenus et usages pratiques.

"Il y a dix ans, les internautes payaient encore majoritairement à l'acte", explique-t-elle. "Aujourd'hui, la généralisation du haut débit a permis aux fournisseurs d'accès de proposer des offres d'abonnements plus pertinentes avec une consommation illimitée".

"Auparavant, les offres et services étaient figés", poursuit-elle. Mais aujourd'hui, le texte n'est plus seul, entouré de photos, de vidéo, de chats... Côté pratique, il y a 28 millions de cyberacheteurs tandis que 20 millions de personnes utilisent les services des banques en ligne.

"L'effet réseau"
Si les jeunes continuent à être les plus gros utilisateurs du réseau, les plus de cinquante ans, autrefois réfractaires au net, sont présents en masse. Selon Médiamétrie, qui les qualifie de "silver surfeurs", les 65 ans et plus sont notamment 8 fois plus nombreux qu'il y a dix ans sur le web (31% contre seulement 4% en 2001).

"Les seniors sont principalement sur internet pour des usages pratiques", explique Jamila Yahia-Messaoud. "Il y a dix ans, par exemple, il n'était pas possible de voir ses petits enfants grâce aux conversations vidéo. Et puis il y a aussi un 'effet réseau' qui joue : si tout le monde s'y met dans son entourage, il faut s'y mettre aussi"."Les seniors sont principalement sur internet pour des usages pratiques", explique Jamila Yahia-Messaoud. "Il y a dix ans, par exemple, il n'était pas possible de voir ses petits enfants grâce aux conversations vidéo. Et puis il y a aussi un 'effet réseau' qui joue : si tout le monde s'y met dans son entourage, il faut s'y mettre aussi".

Peut mieux faire
Les femmes sont également quasiment aussi nombreuses que les hommes sur le web: elles représentent 49% des internautes. En 2001, elles n'étaient que 24%. Et si les cadres demeurent les populations les plus présentes sur le net, les ouvriers sont désormais 70% à avoir intégré internet (contre 15% en 2001).

"On a eu une période de progression fulgurante. On ne le verra plus, même s'il reste encore une belle marge de progression, d'autant que les 'digital natives' (les enfants nés avec l'ordinateur) vont grandir", souligne Jamila Yahia-Messaoud.

"Sur dix ans, cette progression, c'est plutôt une bonne nouvelle. Mais cela fait encore 30% de foyers qui ne sont pas connectés", remarque pour sa part Loïc Bodin, délégué général de Renaissance numérique, "think-tank" qui milite pour permettre au plus grand nombre de foyers d'avoir accès à internet.

"Il y a toujours un risque de 'tiers-net'. On a peur que des Français soient privés d'internet, et donc d'accès à la communication, à la connaissance ou à la recherche d'emploi". "Sept français sur dix connectés, c'est bien mais ce n'est pas suffisant", insiste-t-il. "Selon les chiffres de l'OCDE, 70% de foyers connectés, c'est le niveau de la Corée du Sud en 2002. Celle-ci est aujourd'hui à 96%. Il y a donc des pays largement en avance".

Il y a dix ans, la "fracture" entre les utilisateurs et non utilisateurs du web était essentiellement générationnelle. Désormais, "c'est plus diffus" note Loïc Bodin, évoquant les différences culturelles et sociales qui "peuvent exclure des groupes de population".