Le gel des subventions aux médias publics américains décidé par l'administration Trump "envoie un signal désastreux", selon Reporters sans frontières

Le décret pris par la Maison Blanche le 14 mars a rangé l'agence gouvernementale USAGM parmi les "éléments inutiles de la bureaucratie fédérale", afin que "les contribuables n'aient plus à payer pour la propagande radicale".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président américain, Donald Trump, s'adresse aux journalistes à bord d'Air Force One, en vol entre la Floride et Washington (Etats-Unis), le 16 mars 2025. (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)
Le président américain, Donald Trump, s'adresse aux journalistes à bord d'Air Force One, en vol entre la Floride et Washington (Etats-Unis), le 16 mars 2025. (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)

"Un signal désastreux". C'est ainsi que l'association Reporters sans frontières (RSF) a qualifié dans un communiqué, lundi 17 mars, la décision prise par l'administration Trump de geler les subventions à l'agence publique américaine USAGM, qui chapeaute de nombreux médias financés par des fonds américains. Le décret de Donald Trump signé le 14 mars range l'agence gouvernementale parmi les "éléments inutiles de la bureaucratie fédérale" afin que "les contribuables n'aient plus à payer pour la propagande radicale".

Basés aux Etats-Unis pour certains et à l'étranger pour d'autres, les médias comme Voice of America (VOA) ou Radio Free Asia sont depuis longtemps considérés comme des "voix de l'Amérique" dans des pays où l'accès à une information indépendante est jugée plus difficile, en Europe orientale, au Moyen-Orient ou en Asie. Samedi, l'administration Trump a mis en congé le personnel de tous ces médias. Le directeur de VOA, Michael Abramowitz, a fait savoir qu'il faisait partie des 1 300 membres du personnel renvoyés.

L'inquiétude de France médias monde et Deutsche Welle

"Les régimes autoritaires comme Pékin et Moscou ont désormais les mains libres pour imposer leur propagande sans entrave", a déploré le directeur général de l'ONG de défense de la presse, Thibaut Bruttin, dans un communiqué. Le gel de l'activité des médias chapeautés par l'USAGM menace "la sécurité" de leurs journalistes à travers le monde, a-t-il fait valoir, dont neuf sont actuellement emprisonnés. L'ONG a aussi appelé "à une mobilisation immédiate de la communauté internationale pour obtenir leur libération et garantir la sécurité de l'ensemble des journalistes de l'USAGM opérant à travers le monde".

Par ailleurs, France médias monde et Deutsche Welle, les médias publics français et allemand à vocation internationale, ont exprimé "leur inquiétude" sur le sujet. "C'est un rempart contre la désinformation et les manipulations qui risque de disparaître", dans des pays où les gens "n'ont pas ou peu accès à une information équilibrée et vérifiée", ont estimé les deux groupes dans une déclaration commune. Ils "expriment leur pleine solidarité avec leurs collègues d'USAGM, dont certains pourraient se voir contraints de quitter le territoire américain et retourner dans leur pays d'origine".

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