Jean-François Kahn, 72 ans, a annoncé qu'il quittait le journalisme après ses commentaires sur l'affaire DSK
Le co-fondateur et ancien directeur de Marianne s'est exprimé pour la dernière fois dans les pages de l'hebdomadaire dans l'édition du 28 mai, où il a expliqué sa décision.Il avait parlé, au sujet de l'affaire DSK, de "troussage de domestique", avant de s'en excuser et d'admettre qu'il avait dit une "connerie".
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Le co-fondateur et ancien directeur de Marianne s'est exprimé pour la dernière fois dans les pages de l'hebdomadaire dans l'édition du 28 mai, où il a expliqué sa décision.
Il avait parlé, au sujet de l'affaire DSK, de "troussage de domestique", avant de s'en excuser et d'admettre qu'il avait dit une "connerie".
"Je tourne la page de journaliste. Je l'aurais fait de toute façon. Ca fait 50 ans quand même, j'ai donné", a-t-il dit jeudi sur RTL, tout en reconnaissant que la polémique sur ses déclarations avait été un "déclic".
"Deux mots lancés ça détruit tout. Le reste n'a aucune importance", a-t-il expliqué". "Pourquoi continuer à écrire des articles dans ce cas-là ?", a-t-il demandé.
Dans son dernier Bloc-notes dans Marianne, Jean-François Kahn déclare qu'"il y a des épreuves qui précipitent des libérations. (...) Celle que je viens de traverser (...) va me permettre de tourner définitivement la page", dit-il.
Même s'il affirme que son départ était prévu de longue date, son annonce dans Marianne évoque son commentaire pour le moins malheureux de l'affaire Strauss-Kahn. Il avait fait scandale en évoquant à ce propos un "troussage de domestique", sur France Culture, avant de s'en excuser, reconnaissant avoir dit "une connerie".
Le jour-même où il annonce sa retraite, il a affirmé avec force à la radio : "Je n'ai cessé depuis toujours de dénoncer l'utilisation de deux mots ou de la petite phrase sortie du contexte".
Fils du philosophe Jean Kahn, le jeune Jean-François avait opté pour l'enseignement. Mais "pour fuir la dureté du professorat, je suis devenu journaliste par faiblesse", confiait-il il y a quelques années.
C'est la politique qui le passionne et les politiques qu'il aime provoquer, à coup de questions postillonantes, l'oeil pétillant derrière d'épaisses lunettes.
En 1984, il sera le premier à défier Jean-Marie Le Pen de débattre avec lui. Le débat courtois tournera au dialogue de sourds et JFK le bretteur jubilera, affirmant qu'on peut contrer l'extrême droite sur le débat des idées.
"Il est plus politique que journaliste", estime un de ses anciens affidés. Son caractère bien trempé séduit nombre de médias. Entré très jeune à Paris Presse, il couvre la guerre d'Algérie et révèle l'affaire Ben Barka, l'opposant marocain enlevé en plein Paris par des policiers en 1965 et dont le corps n'a jamais été retrouvé.
L'Express, Le Monde, Europe 1, la direction des Nouvelles Littéraires, du Quotidien de Paris, brièvement du Matin, JFK assouvit sa passion pour la presse et ne mâche pas ses mots dans ses déclarations enflammées. En 1986, après cinq ans de débat "Face à Face" avec Alain Duhamel, il est viré d'Europe 1 pour avoir traité de "requins" les patrons d'Hachette, alors propriétaire de la radio d'Europe 1. A la même époque son talent d'intervieweur l'amène souvent sur le plateau de l'Heure de Vérité.
En 1984, il lance l'Evènement du Jeudi, hebdomadaire au concept inédit: un journal qui appartient à ses lecteurs. Pour un "Pascal", le billet de 500 francs d'alors, on devient actionnaire de "l'EdJ". Le succès ne tarde pas et le magazine prospère pendant une petite décennie avant de finir dans l'escarcelle d'Hachette et de disparaître après quelques vaines tentatives de relance.
JFK quitte le navire en 1997 pour lancer Marianne, nouveau succès de presse même si les recettes publicitaires ne sont pas au rendez-vous.
Le jour-même où il annonce sa retraite, il a affirmé avec force à la radio : "Je n'ai cessé depuis toujours de dénoncer l'utilisation de deux mots ou de la petite phrase sortie du contexte".
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