La réforme de l'audiovisuel public est une "fausse solution", préviennent les syndicats et plus de 1 800 élus dans une tribune

Fin janvier, la ministre de la Culture Rachida Dati a assuré qu'elle mènerait à son terme, "d'ici l'été", cette réforme qui prévoit la création d'une holding, France Médias, chapeautant quatre filiales (France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l'INA).

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le siège de France Télévisions à Paris, le 23 février 2023. (BENJAMIN POLGE / HANS LUCAS / AFP)
Le siège de France Télévisions à Paris, le 23 février 2023. (BENJAMIN POLGE / HANS LUCAS / AFP)

Les syndicats de l'ensemble de l'audiovisuel public (Radio France, France Télévisions, France Médias Monde et l'INA) ont dénoncé, mardi 18 février, dans un texte cosigné par plus de 1 800 élus, la "fausse solution" représentée, selon eux, par le projet de réforme du secteur soutenu par le gouvernement. "Nous vous mettons en garde contre les nombreux risques que comporterait une fusion ou une holding afin de 'rationaliser' la gouvernance de l'audiovisuel public", écrit l'intersyndicale dans une tribune publiée dans Ouest-France.

Cet objectif de rationalisation "constitue une mauvaise piste et une fausse solution si nous voulons vraiment renforcer nos médias sur le plan national et international", ajoutent les signataires. Fin janvier, la ministre de la Culture Rachida Dati a assuré qu'elle mènerait à son terme, "d'ici l'été", cette réforme qui prévoit la création d'une holding, France Médias, chapeautant quatre filiales (France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l'Institut national de l'audiovisuel) sous l'autorité d'un ou d'une présidente.

L'année dernière, la ministre défendait même une fusion des entreprises de l'audiovisuel public, mais ce projet avait été suspendu une première fois par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin.

"N'oublions pas les risques de pression"

Selon l'intersyndicale, "une fusion ou une holding comporterait inévitablement des risques d'affaiblissement du projet éditorial des médias publics" alors même que "l'audiovisuel public ne s'est jamais aussi bien porté", comme le reflètent notamment les audiences record des stations France Inter et franceinfo.

"La télévision et la radio publiques représentent également 500 millions d'euros d'investissements dans le cinéma, la musique, la fiction, les documentaires ou encore les séries. Ce sont des programmes qui mettent en valeur notre patrimoine, notre culture et nos régions (...). Souhaitons-nous les voir s'amenuiser ou disparaître ?", s'interrogent les signataires, qui craignent également "de sérieuses conséquences sur l'emploi" des 17 000 salariés de l'audiovisuel public.

"N'oublions pas non plus les risques de pressions, politiques ou économiques, qui pourraient s'exercer sur la présidence d'une holding qui regrouperait tout l'audiovisuel public. Voulons-nous vraiment concentrer tant de pouvoirs entre les mains d'une seule personne ?", pointe également la tribune.

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