Confiance dans les médias : plus de huit Français sur dix jugent le journalisme utile, un taux en légère hausse

L'opinion selon laquelle le journalisme est utile se maintient, selon le baromètre Viavoice pour les Assises internationales du journalisme de Tours publié lundi, dont France Télévisions et Radio France sont partenaires.

Article rédigé par franceinfo
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Des journalistes avec leur caméra au Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), en juillet 2023, au moment de la disparition du petit Emile. (THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / AFP)
Des journalistes avec leur caméra au Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), en juillet 2023, au moment de la disparition du petit Emile. (THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / AFP)

Une légère embellie se confirme. Les Français sont à 86% convaincus que le journalisme est utile, selon un baromètre Viavoice* pour les Assises internationales du journalisme de Tours (Indre-et-Loire)(Nouvelle fenêtre)  , publié lundi 10 mars, en partenariat avec Radio France, France Télévisions, France Médias Monde et Ouest-France. C'est la deuxième année consécutive de hausse, par rapport à 2024 (85%) et 2023 (84%), mais ce taux reste en deçà des 92% mesurés en 2018. L'utilité du métier est plus partagée par les jeunes de 18-24 ans (91%) et les seniors (88%) que par les Français âgés de 35 à 49 ans (82%). 

Les Français accordent en grande majorité leur confiance à l'information des médias professionnels, quel que soit le support (74%, contre 72% en 2024). Ils sont tout de même 12% à avoir confiance en l'information relayée par leur entourage, notamment sur les réseaux sociaux. Ce score enregistre un point de plus que lors de la précédente édition. Les 25-34 ans sont ceux qui accordent le plus leur confiance à ces informations relayées (22%).

Ce baromètre met en lumière des niveaux de confiance variables en fonction des thématiques : ainsi,  79% des sondés disent faire confiance aux journalistes en matière d'information sur le sport, tandis que ce taux tombe à 53% pour l'économie et 40% pour l'actualité politique.

La télévision reste le canal le plus consulté (75%), devant Internet (58%), la radio (54%), la presse écrite (45%), les comptes de réseaux sociaux des médias (28%) et les informations partagées par des proches sur les réseaux sociaux (23%).

Des fausses informations plus difficiles à repérer

Par ailleurs, les Français demeurent très préoccupés par la quantité de fausses informations qui circulent en ligne : ils sont 91% à estimer qu'il y en a de plus en plus (en hausse de trois points par rapport à 2024). Cette perception d'une prolifération de fausses informations s'accompagne d'une difficulté accrue à les repérer. Les sondés sont 75% à trouver qu'il est de plus en plus difficile de distinguer les sites de médias sérieux de ceux relayant des informations non vérifiées.

Face aux fausses informations, le journalisme reste perçu comme une institution bien ancrée : 84% des sondés estiment que ce métier "existera toujours" (en baisse de trois points par rapport à 2022) et 83% considèrent que "le journalisme est indispensable dans une société démocratique" (en hausse de quatre points sur un an). Cette perception va crescendo avec l'âge : elle est plus partagée par les plus de 65 ans (88%) que par les 18-24 ans (79%).

Toutefois, le fact-checking, qui consiste à vérifier des informations partagées en ligne et sur les réseaux sociaux, suscite des réactions partagées. Un tiers des sondés (33%) estime qu'il s'agit d'une "garantie essentielle pour lutter contre la désinformation" et un autre tiers (36%) pense que c'est "un outil utile, mais qui peut parfois limiter la liberté d'expression". Une minorité de personnes interrogées (13%) juge même que le fact-checking est une "menace pour la liberté d'expression et la pluralité des opinions".

Le procès des viols de Mazan est le fait divers qui a le plus intéressé les Français

Enfin, le baromètre s'est penché cette année sur les faits divers, une rubrique qui plaît particulièrement aux lecteurs. Plus de deux Français sur trois (69%) se déclarent intéressés par le traitement médiatique de ces faits. Seuls 30% des sondés trouvent que la place qu'occupent les faits divers dans le paysage médiatique est trop importante, tandis que 45% la trouvent appropriée.

Interrogés sur les faits divers dont le traitement médiatique les a le plus marqués, les sondés citent d'abord le procès des viols de Mazan en 2024, puis l'affaire Grégory, qui date de 1984, et la disparition du petit Emile en 2023. Les Français semblent nuancés quant à la manière dont les politiques se saisissent parfois de certains faits divers. Ils sont 32% à penser que "c'est toujours inutile", car "ce n'est pas le rôle des politiques de s'emparer" des faits divers.

* Baromètre Viavoice pour les Assises internationales du journalisme de Tours, en partenariat avec Radio France, France Télévisions, France Médias Monde et Ouest-France, paru en mars 2025.

Méthodologie : enquête menée auprès d'un échantillon grand public de 1 000 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine. Représentativité assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, CSP, région et catégorie d'agglomération.

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