Charlie Hebdo, depuis longtemps dans le viseur des intégristes
Créé en 1970, l'hebdomadaire satirique a vécu beaucoup de secousses avant d'être ce mercredi la cible d'un attentat terroriste, ayant fait douze morts. Dans le viseur : sa liberté totale de ton. Menaces, attaques, incendie... Charlie Hebdo et son directeur, le dessinateur Charb, ont toujours brandi leur liberté en étendard.
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Charlie Hebdo est né dans le scandale, ou plutôt, d'un scandale. Sa naissance, en 1970, est le fruit d'une interdiction, celle d'une autre publication grinçante et satirique, Hara-Kiri . À la mort du général De Gaulle, le journal du professeur Choron et de François Cavanna - décédé en janvier 2014 - titre : "Bal tragique à Colombey - Un mort ". L'équipe décide de poursuivre ses travaux de satire dans un autre journal, Charlie , qui deviendra Charlie Hebdo , en hommage au personnage de Charlie Brown du "comics" américain signé Schultz. Disparu entre 1981 et 1992, il renaît sous l'égide de Philippe Val et du dessinateur Cabu.
Au fil des différentes polémiques, dont certaines bien plus intenses que d'autres, l'hebdomadaire satirique et ses équipes dirigeantes successives affirment ne privilégier aucune cible. Pas un corps de société, pas une religion ne sont dans l'oeil des satiristes, à les en croire.
L'affaire des caricatures
En 2006, Charlie Hebdo s'attire les foudres en décidant de publier, comme douze autres journaux européens, des caricatures qui ont fait scandale au Danemark, dans les colonnes du journal Jyllands-Posten . Ces dessins représentent le prophète Mahomet, qui affirme en une : "C'est dur d'être aimé par des cons ". Une partie du monde musulman s'embrase, Charlie est taxé d'islamophobie, l'islam interdisant formellement la représentation du prophète. Les menaces affluent, le débat s'enflamme.
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Deux ans plus tard, au terme du procès intenté pour "injure aux musulmans" - et au cours duquel les témoins de moralité se succèdent, dont un certain François Hollande -, Charlie Hebdo est blanchi, la justice considérant que les caricatures ne portaient pas atteinte à l'ensemble du monde musulman.
"Il y a de la provocation comme toutes les semaines, pas plus avec l'islam qu'avec d'autres sujets" (Charb, en 2012)
Mais le "mal" est fait, et dès lors Charlie Hebdo , qui brandit sa liberté de ton et d'expression, est désormais dans le viseur de certains musulmans, les plus intégristes.
"Charia Hebdo"
Trois ans plus tard, Charlie Hebdo est de nouveau dans le viseur. En novembre 2011, l'équipe rédactionnelle change exceptionnellement le nom du journal en "Charia Hebdo ", publiant en une la caricature de Mahomet éclatant de rire. Le succès est d'ampleur : plus de 400.000 exemplaires sont vendus cette semaine-là. Mais, alors que le numéro est annoncé la veille, le jour de la parution les locaux de Charlie Hebdo partent en fumée. L'incendie est criminel, et le gouvernement parle alors d'un "attentat ", signe du réveil des intégristes.
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Le directeur de l'hebdomadaire, Charb, comme plusieurs dessinateurs emblématiques comme Cabu, sont alors placés sous protection policière. Les équipes de Charlie sont accueillies pour un temps dans les locaux de Libération , avant de prendre possession de nouveaux bureaux dans le XIe arrondissement. En grande difficulté financière, Charlie Hebdo avait récemment lancé un appel aux dons, pour sa survie. Charb, Cabu, mais aussi une personnalité historique du journal comme Wolinski ont péri dans l'attaque de ce mercredi.
►►► À LIRE | Attaque contre Charlie Hebdo : ce que l'on sait
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