Changement de patron au "Canard enchaîné" : l'hebdomadaire traverse une période difficile
L'hebdomadaire satirique va changer de président le 1er mars, enregistrant ainsi son quatrième remplacement à ce poste en un an.
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Le 1er mars, Érik Emptaz, 74 ans, qui écrit chaque semaine l’édito de la Une, deviendra le quatrième président du Canard enchainé en un an. Il remplacera Jean-François Julliard, nommé il y a tout juste trois mois, qui remplacait Nicolas Brimo, nommé en juillet, qui lui-même remplaçait Michel Gaillard, en place depuis trente ans. Jean-François Julliard cède sa place pour raison de santé, explique la direction. Érik Emptaz, rédacteur en chef, est comme les trois autres un vieux de la vieille : il est membre du conseil d’administration depuis 32 ans.
L'affaire de l'emploi fictif
Depuis un an, Le Canard enchaîné vit une période difficile. Il y a d'abord eu l'affaire d'emploi fictif de l'épouse d'un dessinateur, révélée par le journaliste du Canard Christophe Nobili, traître pour les uns, lanceur d'alerte pour les autres. L'inspection du travail a retoqué la procédure de licenciement lancée contre lui, mais l'hebdomadaire espère un avis favorable du ministère du Travail d'ici le mois de mai. La direction veut en tout cas "tourner la page", quitte à passer par un plus fastidieux recours au tribunal administratif.
En octobre, ce sont les anciens patrons, Michel Gaillard et Nicolas Brimo, qui seront jugés au tribunal correctionnel de Paris, essentiellement pour abus de biens sociaux. Cela ne fait pas une bonne publicité au journal qui, depuis sa création en 1915, refuse les aides à la presse et la publicité pour préserver son indépendance. Ce journal, au fonctionnement jugé archaïque par certains, a vu la création pour la première fois d’un syndicat de journalistes il y a deux ans et a fait entrer en juin deux nouveaux journalistes à son étroit conseil d’administration.
Diffusion en baisse
En parallèle, le journal est confronté à une baisse de sa diffusion : moins 8% l'an dernier. Le nombre d’abonnés papier a aussi baissé. Actuellement, le Canard se vend à 230 000 exemplaires par numéro. Depuis cinq ans, la direction met en cause la baisse du nombre de kiosques mais pour Érik Emptaz, le papier va continuer à souffrir et il faut vraiment se tourner vers le numérique. Il s'agit d'un changement de stratégie pour un journal qui a longtemps cru qu'Internet pourrait cannibaliser le papier et avait créé, durant la crise du Covid, un site uniquement pour télécharger le journal.
Le Canard lancera donc un nouveau site à la rentrée prochaine. Il faut dire qu'avec seulement 10 000 abonnés numériques, il est loin derrière Mediapart, qui en compte 210 000. La concurrence est là.
Érik Emptaz reconnaît la période de turbulence, mais cette nouvelle casquette de président ne l’empêchera pas de continuer à livrer son billet hebdomadaire à la Une.
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