Avec "Justice en France", France 3 montre une audience de délits routiers : "Très vite, vous oubliez complètement que vous êtes filmés"
France 3 diffuse mercredi soir à 23h10 la première de "Justice en France", une immersion filmée dans une audience pour des délits routiers de la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence. Le juge qui l’a présidée raconte les coulisses de l’émission à franceinfo.
/2022/10/19/php6TW1ID.jpg)
Un vrai procès à la télévision : pour la première fois, la chaine de télévision publique France 3 diffuse mercredi 19 octobre, en deuxième partie de soirée à 23h10, la première de "Justice en France", une plongée à l'audience pour des délits routiers de la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence.
L’émission mensuelle, au cœur d'un tribunal, est rendue possible par la loi "pour la Confiance dans la Justice" promulguée en avril dernier : avant, depuis 1954, il était interdit de filmer les audiences et seule une quinzaine l'ont été, pour les archives historiques. Cette nouvelle loi change la donne, dans un but pédagogique.
Au moment des débats sur ce texte porté par le garde des Sceaux, certains magistrats s'inquiétaient d'un bouleversement de leur travail. Pourtant, le juge Castoldi, quarante ans dans la magistrature dont douze comme juge, à Marseille puis à la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence, plus de mille audiences au compteur, a accueilli sans hésiter ces caméras, discrètes et pilotées à distance.
"Cela s'est passé comme ça se passe d'habitude"
"Franchement, je pense que ça s'est passé comme ça se passe d'habitude, explique le magistrat. Très vite, vous oubliez complètement que vous êtes filmés, et que chacun de vos gestes, comme mordiller vos lunettes, pourront éventuellement être considérés comme significatif." "Le risque, évidemment, c'est de laisser une image qui peut être inexacte, voire injuste, note-t-il. On n'est pas maquillés, on ne va pas chez le coiffeur avant et si je m'aperçois que je ne me tiens pas droit dans ma vie quotidienne, peut-être que je ferai un effort mais ce qui est important, c'est l'image que ça pourra donner du métier et de l'institution."
C'est bien l'institution et son fonctionnement qui sont montrés, pas les personnes jugées. Comme le veut la loi, leurs visages sont floutés, les voix modifiées, les noms couverts par des "bips". Fabrice Castoldi incite maintenant ses collègues magistrats à se laisser filmer, "se laisser juger en quelque sorte", pour partager la réalité de leur métier.
Montrer la justice de "tout le monde"
"Nous sommes les premiers à prendre ce risque, avec mes collègues, en ne maîtrisant rien, ni les affaires, ni le public, poursuit Fabrice Castoldi, et si nous avons accepté de participer dans ces conditions, c'est pour essayer de montrer justement la justice, celle qui peut concerner tout le monde."
"Une émission de ce genre permet d'un peu mieux comprendre qu'on n'est pas dans le sensationnel, que les magistrats savent de quoi ils parlent, qu'ils préparent les dossiers avant, qu'ils réfléchissent ensuite aux décisions qu'ils vont rendre et qu'ils les motivent."
Fabrice Castoldià franceinfo
"Il y a des appels, des pourvois en cassation, c'est évidemment un système qui est très imparfait, souligne le juge. Mais c'est un système quand même qui est bien régulé et filmer une audience, ça permet de se faire une idée." Dans cette optique de transparence et de pédagogie, l'émission de France 3 se penche sur des procès peu médiatiques. Après les délits rouliers à Aix-en-Provence, elle nous mènera notamment à des audiences de surendettement et chez le juge aux affaires familiales.
À regarder
-
Retour de S. Lecornu : peut-il tenir ?
-
"Je ne l'ai pas tuée" : Cédric Jubillar réaffirme son innocence
-
Oeufs, à consommer sans modération ?
-
Ours : ils attaquent même dans les villes
-
Ce radar surveille le ciel français
-
On a enfin réussi à observer un électron !
-
"Manifestation des diplômés chômeurs, un concept marocain !"
-
Crise politique : "La dernière solution, c'est la démission du président de la République"
-
Le loup fait taire la Fête de la science
-
Les tentatives de suic*de en hausse chez les adolescentes
-
Défi chips : alerte dans un collège
-
Quand tu récupères ton tel à la fin des cours
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
Teddy Riner s'engage pour sensibiliser sur la santé mentale
-
Suspension de la réforme des retraites : les gagnants et les perdants
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
L'espoir renaît à Gaza après l'accord de cessez-le-feu
-
Une école pour se soigner et réussir
-
Taux immobiliers : est-ce le moment d'acheter ?
-
La panthéonisation de Robert Badinter
-
Cancer : des patientes de plus en plus jeunes
-
"Le Bétharram breton" : 3 établissements catholiques dénoncés par d'anciens élèves
-
Cessez-le-feu à Gaza : un premier pas vers la paix
-
Quand t'as cours au milieu des arbres
-
Il gravit la tour Eiffel en VTT et en 12 min
-
Pourquoi on parle de Robert Badinter aujourd'hui ?
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
La tombe de Robert Badinter profanée à Bagneux
-
Accord Hamas-Israël, la joie et l’espoir
-
"Qu’on rende universelle l'abolition de la peine de mort !"
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter