Loi Macron : pourquoi Valls fera jouer le 49.3 une troisième fois
Pour l'adoption définitive du texte en juillet, le Premier ministre aura très probablement recours à cet article de la Constitution, qui permet au gouvernement de contourner le vote des députés.
/2023/07/05/64a55fd777de4_placeholder-36b69ec8.png)
/2015/06/16/000_Par8199545_2_1.jpg)
Manuel Valls a engagé mardi 16 juin, à l'Assemblée nationale, la responsabilité de son gouvernement pour adopter sans vote en nouvelle lecture du projet de loi Macron. Recourir à l'article 49.3 de la Constitution est un "choix d'efficacité", selon le Premier ministre, alors que le texte continue de diviser à gauche. Une solution à laquelle le gouvernement fera probablement appel une troisième fois, en juillet, pour l'adoption définitive du texte.
Parce qu'il en a le droit
"S'il faut utiliser à nouveau l'engagement de la responsabilité au mois de juillet pour l'adopter définitivement après le débat au Sénat nous le ferons, tranquillement, c'est un droit que nous donne la Constitution", a affirmé le Premier ministre, mardi soir, sur TF1, après avoir été boycotté par la droite et une partie de la gauche dans l'hémicycle. C'est vrai. Le gouvernement peut recourir à l'article 49.3 plusieurs fois au cours d'une législature, à condition qu'il s'applique au même texte.
Il s'agit du cheminement logique de la navette parlementaire. Après son deuxième passage à l'Assemblée, la loi Macron doit retourner au Sénat pour une deuxième lecture. En cas de nouveau désaccord (plus que probable) entre les deux chambres, une commission mixte paritaire tentera de se mettre d'accord. Puis c'est l'Assemblée qui aura le dernier mot et c'est à ce moment que le gouvernement pourrait utiliser une nouvelle fois le 49.3.
Parce qu'il n'a pas vraiment le choix
Mardi, la droite a quitté l'hémicycle au moment où Manuel Valls prenait la parole. "L'Assemblée a été humiliée" par cette "interdiction des débats", a justifié le patron des députés Les Républicains (LR), Christian Jacob. Les députés du Front de gauche ont également quitté leurs sièges peu après, refusant "de participer à cette espèce de mascarade" avec un Premier ministre "en train de bafouer la démocratie dans ce pays", selon les mots de leur chef de file André Chassaigne.
Dans la foulée, les députés LR associés aux centristes de l'UDI ont aussitôt déposé une motion de censure, qui sera débattue jeudi après-midi. Difficile d'imaginer que ces élus donnent leur aval à un texte déjà adopté par deux fois sans leur vote.
Parce que François Hollande est pressé
Le texte sera considéré comme adopté en nouvelle lecture en fin de semaine, à moins que le gouvernement ne soit renversé par le vote à la majorité absolue de cette motion de censure, ce qui semble exclu. Le texte repartira ensuite au Sénat avant d'être définitivement adopté par l'Assemblée.
Cette adoption définitive devrait intervenir avant le 14 juillet, selon le souhait du président François Hollande. Cette fois-ci, l'exécutif a tranché pour la solution la plus rapide, avant même le débat. "L'objectif, maintenant, après plus de dix mois de débats sur ce texte, c'est d'en arriver à la conclusion", a dit François Hollande, car "on a besoin de ce texte pour avoir davantage de possibilités de croissance et d'emplois". Le 49.3 s'impose dès lors comme la solution la plus rapide, pour tenir ce calendrier serré.
À regarder
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter