La Grèce risque de ne pas pouvoir toucher la totalité des prêts promis en raison d'un blocage du FMI
C'est ce qu'a indiqué jeudi Jean-Claude Juncker, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro.Selon une des règles du FMI, il ne peut débloquer une tranche de prêts "que lorsqu'il y a une garantie de financement pour les 12 mois suivants". L'état grec doit être considéré comme solvable pour l'année suivante. Ce n'est pas acquis.
C'est ce qu'a indiqué jeudi Jean-Claude Juncker, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro.
Selon une des règles du FMI, il ne peut débloquer une tranche de prêts "que lorsqu'il y a une garantie de financement pour les 12 mois suivants". L'état grec doit être considéré comme solvable pour l'année suivante. Ce n'est pas acquis.
Or, il est peu probable que la mission d'experts internationale du FMI, de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne, appelée "troïka" et qui vient d'achever une inspection dans le pays, soit de cet avis, selon M. Juncker .
"Je doute que la troïka arrive à la conclusion que tel est le cas", a-t-il dit, en raison des difficultés budgétaires persistantes de l'économie grecque.
En théorie, en effet, la Grèce est censée dès l'année prochaine emprunter elle-même sur les marchés financiers près de 30 milliards d'euros pour refinancer des prêts obligataires arrivant à échéance. Mais du fait de la situation dans le pays, les taux d'intérêts restent à des niveaux spectaculairement élevés ce qui rend improbable l'opération.
La Grèce a été sauvée il y a un an de la banqueroute par un plan d'aide international associant le FMI et l'Europe. Il prévoit le versement de 110 milliards d'euros sur trois ans à la Grèce, en plusieurs tranches.
La prochaine tranche est prévue le 29 juin à hauteur de 12 milliards d'euros, le FMI finançant 4 milliards d'euros sur ce total, et les pays européens le reste.
Grave incertitude ?
M. Juncker a aussi exclu que pays européens puissent apporter la différence si le Fonds monétaire international refuse de délier les cordons de sa bourse.
"Si le décaissement du FMI d'ici au 29 juin ne peut être réalisé, le FMI part du principe que les Européens vont le remplacer et prendre à leur charge la portion revenant au FMI", a souligné le président de l'Eurogroupe.
"Mais ce ne sera pas possible car dans certains parlement nationaux, en Allemagne, Finlande, Pays-Bas et d'autres pays, on n'est pas prêt à faire cela", a-t-il averti.
Un source européenne proche du dossier s'est toutefois interrogée sur la réalité du risque, soupçonnant le président de l'Eurogroupe de chercher surtout par ce biais à faire pression sur Athènes pour que le gouvernement redouble d'efforts afin de réduire son déficit, notamment par des privatisations.
"On sait bien que la Grèce n'est pas en mesure actuellement de se refinancer seule, c'est précisément la raison pour laquelle nous lui prêtons de l'argent", a-t-elle souligné, faisant valoir que cela n'avait pas empêché le versement des précédentes tranches de prêts.
En signe de bonne volonté, le gouvernement grec a du reste proposé jeudi au groupe allemand Deutsche Telekom d'acquérir 10% de l'opérateur télécom grec OTE encore détenue par l'Etat.
Le FMI veut des assurances
Le Fonds monétaire international a prévenu jeudi qu'il ne continuerait de verser son aide la Grèce que s'il obtenait des "assurances" que le pays est en mesure de lui rembourser cet argent.
"Quand nous prêtons de l'argent ce n'est pas moi qui le fais, ce sont tous les pays du monde qui prêtent à la Grèce", a déclaré lors d'un point de presse à Washington la directrice des Relations extérieures du Fonds, Caroline Atkinson.
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