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"Je voudrais bien que la SNCM coule" (une passagère)

La grève se poursuit à la SNCM. "Il faut savoir arrêter une grève", a appelé le président de la société. Le mouvement, débuté le 24 juin, commence à exaspérer les passagers.

Elise Delève

Radio France

Publié le 03/07/2014 05:54 Mis à jour le 03/07/2014 06:49

Temps de lecture : 2min

(La grève à la SNCM a débuté le 24 juin © Reuters-Jean-Paul Pelissier)

Puisque c’est comme ça, elle change de compagnie. La SNCM est en grève depuis le 24 juin pour demander notamment un plan industriel pour sauver l’entreprise. Aucun navire de la compagnie n’effectue de liaison avec la Corse et le Maghreb. Paula, 80 ans, a dû annuler un premier trajet il y a deux semaines depuis Marseille. Mercredi, elle s’est fait rembourser un deuxième billet et a finalement décidé de partir de Nice avec un navire de Corsica Ferries.

"Si la SNCM ne coule pas, ce sont les passagers qui vont la couler" (Paula, passagère de 80 ans)

"Je suis venue en avion, j’ai mis ma voiture sur l’auto-train, j’ai récupéré ma voiture à la gare, et je vois un sms de la Méridionale qui me dit qu’il y a des chances pour que la SNCM bloque le port ", raconte-elle. "Je suis descendue au port, tout le monde attendait, une pagaille folle, je vous dis pas ". Elle confie être "fatiguée " de cette situation. Paula prend les bateaux de la SNCM depuis 50 ans, mais là c’est trop, c’était "la dernière fois ", et lance, amère, "si la SNCM ne coule pas, ce sont les passagers qui vont la couler ".

SNCM : "Une pagaille folle, je vous dis pas" (passagère)

Même avis du côté d’Olivier Diehl, le président de la SNCM, cette grève menace la compagnie. "Il existe un avenir pour les activités de la SNCM. Le choix n'est pas entre la disparition maintenant et la disparition dans trois mois: il est véritablement entre la disparition maintenant et l'avenir. Pour cela, il faut savoir arrêter une grève ". Il a constaté que la grève faisait "fuir les clients ".

La CGT demande un rendez-vous en urgence avec Manuel Valls. Les syndicats ne sont pas satisfaits de la rencontre avec le secrétaire d'Etat aux Transports Frédéric Cuvillier qui a eu lieu au début de la semaine. Le secrétaire d’Etat avait tout de même annoncé la nomination de deux personnes dans ce dossier : Louis Gallois, chargé "d'établir un plan stratégique de soutien aux compagnies de transport maritime françaises ", Gilles Bélier, vice-président du conseil d'orientation de l'emploi, "comme négociateur dans le dossier " SNCM.