Hausse des prix : "Ce n'est pas une inflation généralisée, mais ça frappe l'imagination", selon l'Observatoire société et consommation

Certains prix s'envolent, occultant d'autres qui baissent. Pourtant le pouvoir d'achat progresse un peu. Le cofondateur de l'ObSoCo, Philippe Moati, décrit une société divisée entre "une population aisée qui accumule de l'épargne" et "une population plus modeste qui essaie de se débrouiller avec les moyens du bord".

Article rédigé par franceinfo
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Des hausses de prix entre 21 et 28% sur certains produits gomment les baisses d'autres dans l'esprit des consommateurs (photo d'illustration). (AIRE IMAGES / MOMENT RF)
Des hausses de prix entre 21 et 28% sur certains produits gomment les baisses d'autres dans l'esprit des consommateurs (photo d'illustration). (AIRE IMAGES / MOMENT RF)

Le chocolat plus cher, le prix du café exorbitant... "Ce n'est pas une inflation généralisée, mais ça frappe l'imagination", constate, mardi 30 septembre sur franceinfo, l'économiste cofondateur de l'Observatoire société et consommation (ObSoCo), Philippe Moati. "Le café, en un an, a pris 27,6 %. Le chocolat, 21,6 %", poursuit l'économiste. "Ce qu'on voit moins, c'est qu'il y a des prix qui ont baissé" comme celui du "jambon cuit, de la viande de porc en général", ou encore de l'huile d'olive.

Cette évolution différenciée des prix peut induire "une vision un peu biaisée du niveau de l'inflation", avertit Philippe Moati. "On a vite fait de tomber dans un biais cognitif, c'est-à-dire de généraliser ces quelques augmentations de prix et d'en déduire qu'effectivement nos revenus n'ont pas augmenté à la même vitesse et que nous avons perdu du pouvoir d'achat".

"Le pouvoir d'achat tendanciellement en croissance"

Pourtant, selon lui, "le pouvoir d'achat est tendanciellement en croissance pour l'ensemble des Français, mais très lentement", +0,3 % attendu pour 2025. Sur la période 2021-2023, le pouvoir d'achat moyen des Français a progressé de 1 %, indique aussi l'Insee. Mais "quand c'est si peu, il y a des gens qui sont au-dessus, d'autres qui sont en dessous", détaille Philippe Moati.

"Derrière cette moyenne, les 20% les plus riches ont plutôt pris +3% et les 20% les plus pauvres ont perdu 3%."

Philippe Moati, économiste, co-fondateur de l'ObSoCo

à franceinfo

En septembre, 36% des Français disent s'imposer des restrictions sur leur budget alimentaire pour des raisons financières, précise encore l'économiste, citant une étude de l'Observatoire société et consommation.

Philippe Moati ajoute que le taux d'épargne ne cesse de progresser : "On a une population aisée qui peut épargner, qui accumule de l'épargne, mais qui n'a pas tellement envie de dépenser et à l'autre bout de l'échelle, on a une population plus modeste qui est sous tension et qui essaie de se débrouiller avec les moyens du bord".

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