: Témoignage "Il y a une ambiance de croque-mort" : le fabricant français de robots Aldebaran supprime la moitié de ses effectifs
L'entreprise a été placée en redressement judiciaire mi-février et est à la recherche d'un repreneur : 72 postes sur 164 vont être supprimés, selon les syndicats.
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Aldebaran était pionnière dans la robotique et l'intelligence artificielle. Aujourd'hui, l'entreprise française est presque en faillite. En février 2025, le tribunal de commerce de Paris a annoncé son placement en redressement judiciaire, accusant de lourdes pertes financières. La société, dont le siège est basé à Issy-les-Moulineaux, s'apprête notamment à se séparer de plus de la moitié de ces 164 emplois, en attendant un éventuel repreneur.
Il y a une dizaine d'années, les petits robots humanoïdes Nao et Pepper avec deux bras, deux jambes et un grand sourire étaient partout : dans des hôpitaux, des restaurants et même à l'Elysée comme en 2013 avec François Hollande. "Bonjour Monsieur le président, enchantée de faire votre connaissance. Je m'appelle Nao, je mesure 60 cm. Je peux vous voir nous déplacer et attraper des objets", lançait le robot d'Aldebaran.
L'entreprise française espérait vendre des millions de ses robots. En réalité, elle n'en a vendu que 40 000 en vingt ans. Son image de pionnière mondiale n'a pas suffi. La société a été rachetée par des Japonais, puis par des Allemands qui se sont retirés durant l'été 2024.
"Un gâchis total" pour un ingénieur qui témoigne anonymement : "Il y a une ambiance de croque-mort, les gens n'y croient plus. Je vais jusqu'à dire du dégoût dans le sens où j'ai envie de tenter ma chance professionnelle désormais ailleurs qu'en France."
"On a été délaissés par les pouvoirs publics"
En quatre ans, il s'agit du deuxième plan social de l'entreprise. Soixante-douze postes sont menacés selon les syndicats, cela représente la moitié de l'effectif.
"On nous fait miroiter, via le sommet de l'IA, que l'intelligence artificielle est importante et ça sera profitable à la France sur la fin. Ce n'est que des mots, on a été délaissés par les pouvoirs publics", explique l'ingénieur. "Ce serait le bon moment pour nous soutenir", lance une salariée. Une autre n'y croit même plus. "Si on obtient un plan social correct, dit-elle, ce sera déjà ça."
Sollicitée, la direction d'Aldebaran n'a pas répondu aux questions de franceinfo.
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