"Halte à la taxe" : la filière hippique manifeste sa colère dans les rues de Paris
Des professionnels de la filière du cheval sont venus de toute la France pour manifester à Paris jeudi après-midi. Ils protestent contre un projet de taxation des paris hippiques, toutes les courses du jour ayant été annulées pour leur permettre de prendre part au mouvement.
Pour une fois, il n'est pas sur les champs de courses. Le jockey normand Nicolas Raimbeaux, casaque bleue et jaune sur les épaules, marche comme des milliers de personnes derrière deux chevaux pour défendre son métier menacé. "Je suis né là-dedans, explique Nicolas Raimbaux. J'ai fait ça toute ma vie. Qu'est-ce qu'on va faire d'autre ? On aime ça. En plus, on ne va pas se retrouver à faire un métier qu'on n'aime pas, donc c'est vraiment un métier de passion. Je ne sais pas ce que je ferais."
La hausse de la fiscalité sur les paris hippiques inquiète le jockey. Un amendement du gouvernement au projet de budget de la Sécurité sociale prévoit notamment d'augmenter la taxe sur les produits bruts des jeux des paris hippiques, de 6,9% à 7,5% dans le réseau physique (PMU, hippodromes) et de 6,9% à 15% pour les paris en ligne.
La filière évalue à "35 millions d'euros par an" cette hausse de taxation, en sachant que le PMU verse déjà près d'un milliard d'euros de taxe à l'Etat par an. Pour le jockey Nicolas Raimbaux, cela lui rappelle ce qui s'est passé dans les pays voisins : "En Italie, ils avaient un beau système qui est mort. Aux Pays-Bas aussi. On a vu ça dans tous les pays voisins. On essaie donc de défendre ce qu'on peut défendre. On est le pays au monde, pas le plus respecté, mais le mieux organisé. Tout le monde nous envie, donc il faut qu'on arrive à défendre ça."
"Toute la filière qui va s'écrouler"
Dans d'autres pays, la filière des chevaux de course est financée par des aides publiques contrairement au système français qui repose sur les paris hippiques. Le PMU reverse 600 millions d'euros par an aux éleveurs et entraîneurs. Ce sont 40 000 personnes qui en vivent directement et indirectement. La hausse évoquée risque de tout casser selon Loïc Malivet, président de l'association des éleveurs du galop, lui-même éleveur dans l'Ouest : "À partir du moment où on a une fiscalité supplémentaire, les entraîneurs vont faire des choix à l'entraînement. Donc leur modèle va être remis en cause et en perdant des propriétaires, ils perdent de la recette. Les éleveurs, à partir du moment où on perd des propriétaires et des entraîneurs, on aura moins d'acheteurs pour venir acheter nos poulains à l'élevage. C'est toute la filière qui va s'écrouler."
Impossible également de faire peser cette hausse sur les trois millions de parieurs français car le secteur est trop concurrentiel depuis la loi sur les paris en ligne de 2010. "On a fait des projections, explique Thibault Lamarre, éleveur dans le Calvados et porte-parole de la filière. On sait très bien qu'en trois ans - le produit s'est tellement dégradé - on perdrait tellement de joueurs que l'État toucherait moins avec cette 'surfiscalité' qu'il ne touche actuellement. L'intérêt du joueur, c'est sa chance de gagner. Si on attaque ça, le jeu n'en vaut plus la chandelle."
Les dernières déclarations du gouvernement vont dans le sens d'un abandon de cette hausse de la fiscalité mais ça ne suffit à rassurer les manifestants qui attendent une prise de position claire et nette du Premier ministre en leur faveur.
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