"On est là, pour les patients avant tout" : même pendant la grève, le travail des aides à domicile ne s'arrête pas
Infirmiers, auxiliaires de vie et aides-soignants continuent à se rendre au chevet des patients dépendants malgré la grève des transports contre la réforme des retraites. Un quotidien plus compliqué qu'à l'habitude.
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Depuis le début de la grève contre la réforme des retraites, le téléphone de l'ASSAD, une association d'aides à domicile à Paris n’arrête pas de sonner. L'association, qui gère 235 patients, doit poursuivre le travail malgré le manque de transports.
Priorité aux personnes isolées
"Je vous appelais juste pour vous assurer qu'il y aura un passage de l'aide-soignante, malgré tous ces mouvements", dit au téléphone Christine à l'un de ses patients. L'infirmière, comme ses collègues, coordonnent les visites à domicile et rassurent leurs patients. La priorité est donnée aux personnes les plus isolées et les plus dépendantes, mais avec la grève ça devient compliqué. "On ne peut pas pourvoir à tous les besoins des usagers", explique Christine. "Depuis vendredi, c'est vrai qu'on a des difficultés, des aides-soignantes qui habitent très loin, et là, la difficulté, c'est de prendre le train", ajoute-t-elle.
Elles font des détours pas possible pour arriver sur leur lieu de travail. Elles y arrivent, mais avec beaucoup de peine, ça c'est vrai.
Christine, infirmièreà franceinfo
Bintou, l'une des 48 soignantes de la structure, vient tous les jours de l’Essonne : "Je mets à peu près trois heures le matin pour venir et trois heures, voire quatre heures pour rentrer. D'habitude, j'ai 45 minutes de trajet. On fait le maximum pour arriver, parce que nous on est là, surtout et pour les patients avant tout".
Jusqu'à 16 kilomètres à pied par jour
Sylvie, aide-soignante, ne compte plus les kilomètres parcourus chaque jour. "En temps habituel, on est à 10 kilomètres quand il y a des bus, mais là, on va jusqu'à 16 kilomètres par jour à pied. On va être préparé pour le marathon de Paris !", dit Sylvie dans un rire. À 55 ans, elle compte déjà ses points retraites. "Je viens de recevoir justement mes papiers de ma retraite complémentaire, et je me dis 'avoir travaillé tant d'années et puis n'avoir que 1 200 euros brut à la retraite...", soupire-t-elle.
Il faudrait que j'aille jusqu'à 67 ans pour avoir au moins 1 500 euros de retraite.
Sylvie, aide-soignanteà franceinfo
Sylvie garde le sourire, contrairement à son directeur, Jean Le Cheviller. Il rappelle qu’infirmiers et soignants sont loin d’être des privilégiés. "Ce sont en majorité des femmes qui travaillent à temps partiel, qui viennent de très loin, qui travaillent sous la pluie bien souvent pour assurer des soins auprès de patients, et qui n'auront pas un départ à la retraite aussi tôt que les gens d'autres corporations qui actuellement font grève", dénonce-t-il.
Opposés aux régimes spéciaux, certains se disent toutefois solidaires du mouvement, même s’ils espèrent ne pas le voir trop durer pour retourner rapidement auprès de leurs patients.
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