Grève du 18 septembre : Bruno Retailleau demande aux préfets d'empêcher "toute tentative de blocage des infrastructures essentielles"

Dans un télégramme, le ministre de l'Intérieur démissionnaire estime que "les risques de troubles à l'ordre public sont importants en raison de la présence de groupuscules d'ultragauche qui essaieront d'infiltrer les cortèges officiels".

Article rédigé par franceinfo
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Le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, au côté du directeur général de la gendarmerie nationale, Hubert Bonneau, à Paris, le 10 septembre 2025. (THIBAUD MORITZ / AFP)
Le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, au côté du directeur général de la gendarmerie nationale, Hubert Bonneau, à Paris, le 10 septembre 2025. (THIBAUD MORITZ / AFP)

Des consignes de fermeté. Dans la perspective de la forte mobilisation attendue jeudi 18 septembre, le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, enjoint aux préfets "de garantir la liberté fondamentale de manifester tout en assurant l'ordre et la tranquillité publique". Dans un télégramme daté du mardi 16 septembre que franceinfo a pu consulter, il les incite à "prendre contact avec les organisations syndicales" pour leur rappeler "l'importance de mettre en place un service d'ordre adapté aux circonstances".

Les autorités prévoient une participation nettement plus importante jeudi que pour la journée du mouvement "Bloquons tout", le 10 septembre, a appris franceinfo lundi de source proche, puisque plus de 800 000 manifestants sont attendus, contre près de 200 000 mercredi dernier. Le dispositif de sécurité sera comparable à celui du 10 septembre, avec près de 80 000 membres des forces de l'ordre mobilisés pour assurer le bon déroulement des manifestations.

Bruno Retailleau estime que "les risques de troubles à l'ordre public sont importants en raison de la présence de groupuscules d'ultragauche qui essaieront d'infiltrer les cortèges officiels". "En conséquence, poursuit-il, vous mettrez en œuvre avec les forces de sécurité intérieure et les autorités judiciaires les voies et moyens appropriés pour détecter, intercepter et fouiller les individus pouvant être suspectés de comportements violents."

Vigilance sur les sites susceptibles "d'incarner le capitalisme"

Le ministre de l'Intérieur démissionnaire ajoute qu'aucune "dégradation de bâtiments publics ou emblématiques ne saurait être tolérée" et que "toute tentative de blocage des infrastructures essentielles à la vie de la nation devra être entravée en amont et le cas échéant fait l'objet d'un déblocage dans les délais les plus brefs".

Il souligne que ces instructions sont également valables pour "d'éventuelles tentatives de blocage d'établissements d'enseignement universitaires ou secondaires". Il incite les préfets à être particulièrement vigilants vis-à-vis de "la dimension symbolique" de certains bâtiments publics comme "les radars routiers" et des sites susceptibles "d'incarner le capitalisme".

Bruno Retailleau demande aussi aux préfets de faire "preuve d'une grande vigilance sur tous les sites sensibles durant la nuit précédente, pour éviter les sabotages, les dégradations et les éventuels blocages". Il prévient enfin : tous les gendarmes et policiers placés sous l'autorité des préfets devront être pleinement mobilisés, en termes de moyens "humains et matériels", et précise que certains pourront être rappelés au service si les circonstances le demandent. 

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