Biens "mal acquis" : quand l'État vend un palace marseillais aux enchères

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Article rédigé par France 2 - A. Lay, A. Brignoli, C. La Rocca, L. Lacroix, C. Kenck, J. Cohen-Olivieri. Édité par l'agence 6Medias
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Un immeuble immense, avec une vue à couper le souffle sur la Méditerranée, posé sur la corniche Kennedy à Marseille : il a été saisi à des malfrats, condamnés dans l'affaire de l'escroquerie à la taxe carbone. Sa mise à prix est de 4,7 millions d'euros.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


C'est un joyau immobilier face à la Méditerranée. Plus de 1 700 mètres carrés, cinq niveaux, le Carlton Palace domine la Corniche à Marseille (Bouches-du-Rhône) depuis des décennies. Mais ce symbole du luxe, qui nécessite aujourd'hui bien des travaux, s'apprête à changer de main. Il a été mis en vente aux enchères par l'État, pour un prix de départ 4 743 000 euros. Les Marseillais sont attachés à cet emblème du patrimoine local. "C'était un des deux plus beaux hôtels de la Corniche", confie l'un d'eux. "Même si je vends ma voiture, ce n'est pas la peine", ironise un autre.

Une vente aux enchères, car cet ensemble immobilier n'est pas un bien comme un autre. C'est un bien que l'on dit mal acquis, saisi à des propriétaires qui ont participé à l'une des plus grandes fraudes fiscales internationales : l'arnaque à la taxe carbone, un scandale qui a coûté pas moins d'1,6 milliard d'euros à l'État. Celui qui voudra acheter le Carlton Palace devra verser la somme en intégralité en une seule fois. L'argent sera remis directement à l'État.

En 2024, 255 millions d'euros dans les caisses de l'État grâce aux biens mal acquis

"Il sert à aborder le budget général de l'État, c'est-à-dire à aider les ministères de l'Intérieur et de la Justice, qui peuvent faire les saisies et les confiscations, mais aussi cela peut être utilisé pour construire un hôpital, pour construire une école, c'est vraiment le budget général de l'État", explique  Vanessa Perrée, directrice générale de l'agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC). 

Tous les ans, de nombreux biens sont vendus, comme un yacht saisit à des oligarques russes ou ce château dans le sud de la France, parti à 67 millions d'euros, un record. On trouve également de voitures de luxe, de pièces de maroquinerie. Au total, en 2024, 255 millions d'euros sont entrés dans les caisses de l'État.

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