L'ancien PDG de Carrefour "a eu raison" de renoncer à une partie de son indemnité, "ça ressemblait à une prime déguisée" (Medef)
Thibault Lanxade, vice-président du Medef, était l'invité de franceinfo samedi 16 juin. Il estime que l'ancien PDG de Carrefour Georges Plassat "a eu raison" de renoncer à la clause de non-concurrence parce qu'elle "ressemblait fort à une prime déguisée".
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2018/06/16/phpSLhXxy_1.jpg)
Face à la polémique, l'ancien PDG de Carrefour,Georges Plassat a finalement renoncé à une partie de la rémunération accordée pour son départ. Sur les 14 millions d'euros qui lui étaient accordés, la somme de 4 millions d'euros pour clause de non-concurrence avait été jugée "choquante" par le gouvernement. Ce sont ces 4 millions d'euros auxquels Georges Plassat renonce. Thibault Lanxade, vice-président du Medef, était invité samedi 16 juin 2018 sur franceinfo. Il explique que l'ancien PDG "a eu raison" d'y renoncer car la somme pour clause de non-concurrence "ressemblait fort à une prime déguisée complémentaire". Mais pour Thibault Lanxade, "il faut comprendre pourquoi on en arrive à ces dysfonctionnements".
franceinfo : Est-ce que Georges Plassat a eu raison de renoncer à cette clause de non-concurrence et à ces 4 millions d'euros ?
Thibault Lanxade : Oui je pense qu'il a eu raison mais on peut toutefois se poser la question de savoir comment cette somme a été attribuée. Je pense que le Haut comité du gouvernement d'entreprise doit obtenir de la part de Carrefour toutes les explications sur les modalités. C'est la voie de la sagesse, il a préféré renoncer et c'est une bonne chose car les montants étaient importants. Il est vrai que ça a suscité une très vive émotion de la part des Français mais également de la communauté entrepreuneuriale. Mais il faut comprendre pourquoi on en arrive à ces dysfonctionnements.
Georges Plassat devait toucher au total 14 millions d'euros, il en laisse 4 mais il en touche quand même 10 pour son départ, comment peut-on en arriver à de telles sommes, surtout quand le groupe licencie à tour de bras ?
Les sommes qui concernent sa rémunération sont proposées par le conseil d'administration et votées en assemblée générale. Là nous sommes dans un processus logique, le tout est de savoir s'il y a des rémunérations supplémentaires : en l'occurrence la clause de non-concurrence quand on a 69 ans et qui ressemblait fort à une prime déguisée complémentaire. C'est là où il y a eu une erreur d'appréciation et il faut comprendre pourquoi on en arrive là. Après, les montants sont importants, mais ils sont importants parce que c'est le monde économique. Dans le monde du spectacle, dans le monde du football ce sont aussi des montants importants. Quand on parle du différentiel de salaires, oui il y a des différences importantes dans une entreprise, mais celui qui tond la pelouse sur un stade de foot a un différentiel de salaire qui est considérable par rapport à celui qui joue. Il faut comprendre que ces hautes rémunérations concernent 40 grands chefs d'entreprises, c'est le CAC 40. Après c'est une question morale, ce qui est un autre débat, l'important c'est de savoir si c'est dans la légalité.
Concernant les règles de gouvernance, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a sommé le patronat de prendre des mesures fortes, alors quelles sont les règles qu'applique le patronat ?
Chaque entreprise cotée en bourse doit abonder à un code de bonne conduite et ce code Afep-Medef a été visé par l'autorité des marchés financiers et a été approuvé par Bercy, le ministère de l'Economie et des Finances. Donc, quand ce code de bonne conduite est appliqué, cela ne pose pas de problème. Quand des entreprises s'écartent de ce code de bonne conduite, le Haut comité du gouvernement d'entreprise se réunit et il n'attend pas l'article de Libération pour se poser des questions, il a demandé à Carrefour de lui fournir des informations. Depuis que je suis au Medef, on a eu cinq histoires de rémunérations qui n'étaient pas appropriées, cinq sur l'ensemble des entreprises, donc c'est un code qui fonctionne. Le ministre a raison de demander de la vigilance, néanmoins, le président de Carrefour a renoncé à cette somme et nous allons continuer à poser des questions.
À regarder
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter