Papeteries de Condat en Dordogne : "Je veux récupérer mon argent", déclare le président de la région Nouvelle-Aquitaine

La région lance une procédure d'injonction à payer alors que la maison mère des papeteries, le groupe espagnol Lecta, ne paye plus ses mensualités depuis avril dernier.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Périgord
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Temps de lecture : 3min
Alain Rousset, président PS de la région Nouvelle-Aquitaine, lors d'une visite d'Emmanuel Macron à Bordeaux, le 9 févier 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Alain Rousset, président PS de la région Nouvelle-Aquitaine, lors d'une visite d'Emmanuel Macron à Bordeaux, le 9 févier 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Je veux récupérer mon argent pour pouvoir l'utiliser pour d'autres entreprises, d'autres emplois, d'autres innovations", déclare, vendredi 29 août, Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine sur ICI Périgord (ex-France Bleu). Il s'exprime à propos des papeteries de Condat, en Dordogne, en grande difficulté financière. La région enclenche des démarches juridiques.

Le groupe espagnol Lecta, propriétaire des papeteries de Condat en Dordogne, ne paie plus ses mensualités depuis le mois d'avril, ce qui provoque l'inquiétude des 202 salariés restants. Ils craignent une prochaine fermeture du site, redoutée pour la fin de l'année, selon ICI Périgord. La maison mère doit verser 500 000 euros par mois à la région pour rembourser un prêt à taux zéro de 19 millions d'euros, accordé en 2020. À ce jour, seule la moitié de ce prêt a été remboursée, relate ICI Périgord.

"Nous mettons en œuvre les obligations de remboursement de l’entreprise à l’égard de la Région", poursuit Alain Rousset qui assure que "les contacts ne sont pas rompus avec Lecta". Une procédure d’injonction à payer est déclenchée. "Nous sommes en relation avec le directeur financier du groupe, les paiements vont être repris, nous dit-on. Je dois voir à la fois les organisations syndicales et le directeur financier dans les semaines qui viennent. Il s’agit d’argent public", détaille Alain Rousset.

"Une situation encore plus compliquée qu’hier"

Quant à l’avenir de l’usine et à la crainte de fermeture du site redouté par les syndicats, le président de la région reste prudent. "Je ne peux pas vous répondre avant d'avoir vu le directeur financier du groupe", groupe qui, selon lui, a les "moyens de faire face". Alain Rousset envisage tout de même des scénarios si la maison mère décide de se désengager. "Il va falloir réfléchir à un repreneur", précise-t-il. Malgré les efforts conjoints de l'État et de la région pour soutenir l'entreprise, "aujourd’hui, on se trouve dans une situation encore plus compliquée qu’hier", constate Alain Rousset.

Du côté des syndicats, ces mauvais "signes" leur font craindre le pire. "C'était la chronique d'une mort annoncée et aujourd'hui la mort s'approche", déplore Philippe Delord, délégué CGT aux papeteries de Condat auprès d'ICI Périgord. Selon l'élu, l'usine est à l'arrêt dix jours par mois. En octobre 2023, un plan social a supprimé 177 postes. Selon ICI Périgord, les représentants du personnel des papeteries de Condat au Lardin-Saint-Lazare, en Dordogne, rassemblent les élus, mardi 2 septembre prochain, pour évoquer le risque de fermeture du site.

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