Menace d'une "grande mobilisation patronale" : le Medef "a besoin d'un cap clair", estime son vice-président

Le président du Medef, Patrick Martin, a prévenu samedi qu'une "grande mobilisation patronale" serait organisée si les impôts des entreprises étaient augmentés dans le cadre du budget 2026, et a dénoncé "une forme de spoliation" dans la taxe Zucman réclamée par la gauche.

Article rédigé par franceinfo
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L'entrée du Medef à Paris. (JACQUES DEMARTHON / AFP)
L'entrée du Medef à Paris. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

"On a besoin d'un cap clair", déclare dimanche 14 septembre sur franceinfo Samuel Tual, vice-président du Medef, président du groupe Actual, entreprise du secteur des agences d'emplois et d'intérims, alors que le président du Medef, Patrick Martin, a prévenu samedi qu'une "grande mobilisation patronale" aurait lieu si les entreprises devaient payer plus d'impôts dans le budget 2026.

"On salue cette volonté d'avancer" du nouveau Premier ministre, dit Samuel Tual, "mais on entend en même temps une petite musique monter, notamment du côté du PS", qui dit qu'"il faudrait taxer plus les entreprises pour boucher les trous". "C'est ça qui inquiète beaucoup le monde de l'entreprise car on a déjà contribué à hauteur de 13 milliards d'euros pour le budget 2025", rappelle le vice-président du Medef. "Les entreprises aspirent à travailler, servir des clients, embaucher, créer des emplois, produire, innover, investir", avance Samuel Tual, qui assure qu'elles sont aujourd'hui "dans le brouillard le plus complet : l'économie est à l'arrêt parce que les entreprises ont le pied sur le frein".

"La décision n'est pas encore prise"

En réponse au président du syndicat des cadres, la CFE-CGC, François Hommeril, ce dimanche sur franceinfo, qui estime que les entreprises "ne peuvent pas éternellement taper dans la caisse et laisser les Français payer l'addition", au sujet de la "politique de l'offre" amorcée par François Hollande et poursuivie par Emmanuel Macron, Samuel Tual assure que "toutes ces aides mises en place viennent en contrepartie d'un système de fiscalité déjà très à la charge des entreprises".

Il y a une "menace très nette de récession si on venait à taxer plus en France", un pays "où les entreprises sont les plus taxées de l'OCDE", selon lui, même si ces dernières années (entre 2016 et 2022), le taux normal de l’impôt sur les sociétés est passé de 33,3 % à 25 %, rapprochant la France de la moyenne des pays de l’OCDE, a constaté début septembre l'Insee.

Enfin sur la mobilisation du Medef, son vice-président assure que "la décision n'est pas encore prise" mais qu'elle prendrait la forme d'une "manifestation de force pour faire entendre la voix des entreprises, un grand rassemblement qui permettrait de faire de la pédagogie, d'amener de la rationalité dans le débat".

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