Intelligence artificielle : les salaires des ingénieurs spécialisés en IA s'envolent aux États-Unis

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Article rédigé par France 2 - E. Bonnasse, L. Soudre, C. Guimier, Z. Boughzou, @RevelateursFTV - Édité par l'agence 6Medias
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Dans le secteur des nouvelles technologies, et en particulier de l'intelligence artificielle, les salaires s'envolent. Reportage sur la côte ouest des États-Unis, où de jeunes ingénieurs gagnent parfois plus de 500 000 euros par an à la sortie de l'université.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


À quelques kilomètres de la Silicon Valley, l'université de Stanford forme parmi les meilleurs ingénieurs des États-Unis. Chase Joyner, étudiant, fait partie des profils les plus recherchés : il étudie les sciences de l'informatique et l'intelligence artificielle. Il lui reste encore six mois de master, mais sur ses réseaux sociaux, déjà, des dizaines d'offres d'emploi pullulent. "Celle-là date de lundi dernier. J'en ai reçu deux le 12 septembre, une le 5 septembre. En moyenne, c'est une fois par semaine", explique-t-il.

Amazon, TikTok ou encore le jeu vidéo Roblox, de grands groupes prêts à leur rémunérer près d'1,5 fois le salaire moyen américain pour que ces jeunes salariés leur développent des intelligences artificielles sur mesure. "Je pourrais gagner au moins 150 000 dollars par an. Quand je compare ma situation avec celle de mes amis ou de membres de ma famille, je me rends compte de la chance que j'ai d'avoir fait ces études-là", confie Chase.

Un salaire moyen trois fois plus élevé qu'en France

Le salaire moyen d'un ingénieur en intelligence artificielle aux États-Unis est près de trois fois plus élevé qu'en France. Et ce chiffre peut même parfois exploser si le salarié possède des parts dans son entreprise. C'est le cas de tous les employés de cette société. Elle fabrique des intelligences artificielles pour des hôpitaux, des usines. Et l'an dernier, sa valeur a été multipliée par neuf.

"Je suis très fier d'annoncer que nous avons déjà fait plusieurs millionnaires parmi nos employés l'année dernière. Mon entreprise est désormais valorisée à 1,8 milliard de dollars. Même pour les salariés qui n'en détiendraient que 0,1 %, ça fait quand même beaucoup d'argent", se félicite Arjun Prakash, PDG de Distyl AI.

Un argument de taille pour recruter et garder les ingénieurs les plus qualifiés, car les géants du numérique se les arrachent. Pour débaucher certains de ces talents, les plus grandes entreprises font monter les enchères. Google a par exemple proposé 20 millions de dollars par an à un ingénieur et Meta, maison mère de Facebook, des contrats de 100 millions à 200 millions de dollars sur plusieurs années.

Une guerre des talents

Une guerre des talents, très suivie par ces deux spécialistes du numérique. Dans leur émission en ligne, ils commentent chaque transfert d'ingénieurs d'une entreprise à l'autre, comme un mercato sportif. "On a publié ces fausses cartes à collectionner. Elles ressemblent à celles que vous auriez pour des joueurs de foot. Sauf que ce sont des scientifiques de l'intelligence artificielle", explique John Coogan, spécialiste de l'intelligence artificielle et animateur de l'émission TBPN. "Ces gens sont inconnus du grand public. Et du jour au lendemain, ils se mettent à gagner plus d'argent que certains des plus grands chefs d'entreprise du monde", complète son collègue Jordi Hays.

L'année dernière, les entreprises auraient investi 250 milliards de dollars dans l'intelligence artificielle, soit une augmentation de 25 % en un an.

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