SeaFrance : la SNCF débloque 36 millions d'euros pour des indemnités exceptionnelles
Les salariés licenciés de la compagnie de ferries devraient toucher chacun près de 41 000 euros.
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La SNCF a proposé, lundi 9 janvier, de débloquer 36 millions d'euros d'indemnités exceptionnelles pour les salariés licenciés de la compagnie de ferries, soit près de 41 000 euros par personne. De son côté, le tribunal de commerce de Paris, qui pourrait prononcer la liquidation judiciaire de SeaFrance, a mis sa décision en délibéré à la mi-journée.
Le tribunal est chargé d'étudier les options susceptibles de remettre SeaFrance à flots. Une mission qui mobilise depuis plusieurs semaines syndicats et politiques.
La SNCF : financer la Scop via les indemnités
En annonçant son intention de débloquer 36 millions d'euros d'indémnités exceptionnelles pour les salariés de SeaFrance, la SNCF, propriétaire de la filiale en crise, entend soutenir le projet de reprise de l'entreprise par les salariés sous forme de Société coopérative (Scop).
A l'invitation du gouvernement, elle avait accepté la semaine dernière d'aider les salariés à financer leur projet via des indemnités de licenciement exceptionnelles. Cette option, qui nécessite que les salariés du groupe reversent l'intégralité de leurs indémnités à la Scop, a suscité la colère du syndicat majoritaire, la CFDT-Maritime Nord, porteuse du projet Scop.
Et pour cause : les non-syndiqués ont rapidement annoncé leur refus de participer à la coopérative, et donc de la financer.
Cette somme de 36 millions d'euros, validée lundi par la SNCF, serait attribuée dans le cas d'une liquidation ou d'une relance de l'activité avec suppressions d'emplois. Elle serait accompagnée d'"une cellule de reclassement et de recrutement dans le groupe SNCF pour tous ceux qui le souhaitent". Elle s'ajouterait à l'aide du conseil régional, qui promet de verser 10 millions d'euros.
Eurotunnel : racheter les navires pour les louer à la Scop
Dans un courrier adressé vendredi aux administrateurs judiciaires, le PDG d'Eurotunnel, Jacques Gounon, a lui aussi proposé sa solution de sortie de crise : racheter les trois ferries de SeaFrance après la liquidation judiciaire du groupe dans le cadre d'une Société d'économie mixte (SEM) afin de les louer à la Scop, laquelle serait chargée de l'exploitation.
Annoncé le jour où le tribunal de commerce de Paris doit donner sa décision, l'arrivée d'Eurotunnel dans l'équation change la donne : la CFDT de SeaFrance et l'avocat des salariés ont annoncé qu'ils allaient demander un report de l'audience du tribunal de commerce de Paris. "Nous souhaitons que le tribunal nomme un mandataire pour huit jours pour examiner ce nouveau projet et mettre tout le monde autour d'une table", a ajouté Philippe Brun, l'avocat des salariés de la compagnie.
"Eurotunnel qui s'interesse à SeaFrance, c'est une bonne nouvelle", a commenté lundi matin le ministre des Transports Thierry Mariani. "On a beau avoir le tunnel sous la Manche, il y a toujours de la place pour un trafic maritime, les Anglais le font, je ne vois pas pourquoi ne pourrions pas être présents aussi sur ce marché-là", a renchéri le ministre du Travail, Xavier Bertrand, au micro de France Inter. "C'est un secteur qui peut garantir des emplois : toute idée, toute initiative doit être regardée, toute initiative qui permet de garantir des emplois, on la creusera et on aidera ces initiatives", a-t-il ajouté.
Louis Dreyfus Armateurs et le Danois DFDS : de retour dans la course ?
A la suite de polémiques autour de ces pratiques, la CFDT-Maritime Nord, porteuse du projet de Scop, fermement opposé à d'autres propositions de reprise, a perdu en crédibilité. Des voix se sont élevées parmi les salariés non syndiqués pour réclamer une offre de reprise alternative, avec pour modèle celle rejetée en novembre par le tribunal de commerce et initiée par le Français Louis Dreyfus Armateurs et le Danois DFDS.
"Nous regrettons que l'offre de reprise de la compagnie par LDA-DFDS n'ait pas été étudiée par le syndicat majoritaire, a déploré Françoise Monfregola, l'une des fondatrices d'un collectif d'employés non-syndiqués, interrogé par Les Echos. Le projet de la LDA-DFDS tablait sur la sauvegarde de 600 emplois.
Nathalie Kosciusko-Morizet a indiqué vendredi que si le tribunal ne faisait pas suite au projet de la Scop SeaFrance, le gouvernement pourrait initier une prise de "contact avec Louis Dreyfus Armateurs".
La CFDT-Maritime Nord reste quant à elle campée sur son refus de LDA-DFDS, écrit Les Echos. "On est dans la propagande. Il n'y a jamais eu de deuxième offre. Nous, nous voulons sauver la compagnie, en totalité, et pas seulement pour deux ans", martèle Didier Cappelle, responsable de la CFDT-Maritime Nord.
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