Plans sociaux (3/5). Dans la jungle du reclassement
Troisième volet de notre série sur la vie après un plan social. Des licenciés économiques racontent à FTVi leur prise en charge par Pôle emploi et les cabinets de reclassement.
PLANS SOCIAUX - Après un licenciement économique et une éventuelle phase de deuil, les salariés entrent dans une phase de reclassement, au cours de laquelle ils perçoivent une allocation. A leurs côtés, Pôle emploi ou un cabinet privé, chargés en principe de les accompagner pour éviter qu'ils ne sortent du système.
Francetv info poursuit sa série en cinq actes consacrée au devenir des victimes de plans sociaux. Entre garanties financières et accompagnement inefficace, deux licenciés économiques racontent.
Romain : "Financièrement, c'est un bon plan"
Ancien salarié d'une maison d'édition parisienne, Romain a opté en mai pour le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) à la suite de son licenciement économique. En plus de ses indemnités de départ, ce dispositif lui permet de percevoir l'équivalent de 80% de son ancien salaire brut pendant un an. "Financièrement, c'est un bon plan", reconnaît-il. Le voilà protégé de l'épée de Damoclès salariale et libre de mûrir son projet professionnel, "sans doute à [s]on compte".
Dans le cadre d'un CSP, le bénéficiaire doit être suivi par Pôle emploi ou un cabinet de reclassement. Mais dans la pratique, "c'est le bordel le plus intégral", livre Romain. "A cause d'un empêchement, j'ai dû demander à changer la date de mon premier rendez-vous avec mon cabinet au printemps, explique-t-il. Et depuis, je n'ai eu aucune nouvelle de leur part." ll s'était bien présenté à un premier entretien à Pôle emploi, "mais même là-bas, personne ne savait comment fonctionne le CSP". Un cas emblématique des errements de certains cabinets de reclassement, révélés en 2010 par le Conseil économique, social et environnemental.
L'ancien responsable de collection ne se formalise pas d'avoir été ainsi "oublié en-dessous d'une pile". Il se "débrouille tout seul" en relançant des contacts et des projets personnels. L'essentiel du CSP est selon lui préservé : "Je reçois mes sous, je considère que je suis chanceux." L'esprit du dispositif, lui, passe à la trappe.
Christiane : "Le suivi n'est pas d'une grande utilité"
C'est l'histoire d'un "profil trop classique : une longue carrière et, tout à coup, la rupture". Après vingt-huit années de bons et loyaux services au sein de l'entreprise de vente par correspondance Quelle, Christiane Bec s'est ajoutée en décembre 2011 à la longue liste des licenciés économiques. Âgée de 50 ans, et après avoir survécu à quatre premières vagues de licenciements, elle n'a rien pu faire face à la liquidation judiciaire du groupe installé près d'Orléans (Loiret). Direction le CSP et les cabinets de reclassement, censés offrir un accompagnement plus approfondi que Pôle emploi.
"Au premier entretien en janvier, j'ai beaucoup parlé de moi, se souvient-elle. Quinze jours plus tard, pour le second, j'ai décidé de laisser davantage la parole à mon interlocutrice, pour qu'elle me présente les démarches, qu'elle me conseille des offres..." En un mois, la consultante ne lui a pas suggéré une seule offre d'emploi. Et Christiane ne garde pas un meilleur souvenir des ateliers collectifs proposés par son cabinet (présentation du bassin d'emploi, rédaction de CV, préparation des entretiens...). "Cela n'a pas été d'une grande utilité, pour moi comme pour les anciens collègues avec qui j'en ai discuté."
Si Christiane Bec a aujourd'hui retrouvé un emploi intérimaire, toujours dans son métier du recouvrement des impayés, c'est grâce à ses démarches personnelles. Elle a diffusé son CV sur "sept ou huit sites internet" et s'est rendue dans des agences d'intérim. L'une d'elles l'a recontactée.
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