"On fera tout pour que Ford reste à Bordeaux" affirment les syndicats du site de Blanquefort après la réunion à Bercy
L'inquiétude des représentants du personnel de l'usine Ford de Blanquefort, en Gironde, est toujours palpable, vendredi, malgré la réunion à Bercy avec le ministre de l'Économie.
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Les représentants du personnel de l'usine Ford de Blanquefort, près de Bordeaux, en Gironde, et les élus locaux, ont été reçus, vendredi 2 mars, à Bercy par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, trois jours après la décision du constructeur automobile américain de ne plus réinvestir dans ce site de production de boîtes de vitesse.
"La direction de Ford ne cesse de nous mentir", déplorent les représentants du personnel. Malgré le soutien en haut lieu qu'ils apprécient, leur inquiétude est palpable à la sortie de la réunion. Ils demandent l'aide du gouvernement pour sauver leurs postes : un millier d'emplois sont menacés.
Le contrat de confiance rompu avec Ford
"Il faut absolument que Ford soit face à ses responsabilités", lâche Bernard Néto, délégué CFDT de l'usine Ford de Blanquefort. Pour le syndicaliste, les responsables du constructeur américains, avec qui le contrat de confiance est rompu depuis longtemps, "ne peuvent pas et ne doivent pas s'en tirer comme ça ni se défiler comme ça".
Bernard Néto rappelle que la survie de familles entières est en jeu : "On a tous laissé 30 à 40 ans de nos vies dans cette entreprise. Ça va détruire des familles entières. C'est non seulement un millier de familles, mais c'est peut-être 4 000 ou 5 000 emplois induits", dit-il.
Il est inadmissible que Ford, qui nous ment depuis des années, se comporte en voyou, n'ayons pas peur des mots. Il trahit et il ment aux élus et à tout le monde.
Bernard Néto, délégué CFDT Ford Blanquefortà franceinfo
"Le soutien du ministre me paraît entier [tout comme celui] des élus de la région, estime encore Bernard Néto. Tout le monde, de tous bords confondus, est ensemble et c'est important."
D'autant que la pérennité de l'usine jusqu'en 2019 n'est absolument pas garantie. Le site étant en sous-production, les représentants des salariés alertent les pouvoirs publics sur le risque d'une fermeture pure et simple avant fin 2019 : "On ne sait pas comment on va terminer l'année : on n'a pas assez de plan de charge et on n'a pas de plan de charge pour 2019 suffisant, rappelle Bernard Néto. On fera ce qu'il faut pour ne pas que Ford s'en tire comme ça."
Les élus appellent Ford à se diversifier
Leur inquiétude et leur consternation est partagée par les élus locaux qui demandent à l'État de taper du poing sur la table. C'est le cas du maire de Bordeaux, Alain Juppé, mais aussi du président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, qui appelle Ford à développer de nouveaux projets à Blanquefort : "Évidemment qu'on ne va pas rester sur des boîtes de vitesse qui sont obsolètes et qui n'entrent plus que dans des véhicules d'occasion", dit-il.
Il y a des possibilités de diversification des activités de Ford sur Blanquefort-Bordeaux qui sont exceptionnelles.
Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaineà franceinfo
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"C'est le moment d'investir et il faut investir sur les véhicules électriques, sur les véhicules autonomes", propose encore Alain Rousset. Les élus, en tout cas, écartent l'idée d'un éventuel repreneur pour le site. Ce projet ne serait pas viable selon eux.
Ces élus sont d'autant plus en colère que Ford a touché plus de 27 millions d'euros d'aides publiques ces cinq dernières années en échange du maintien de cette usine inaugurée en 1973 et qui a compté, dans ses plus belles années, jusqu'à 3 600 salariés.
Un groupe de travail restreint
Vendredi, Bruno Le Maire a voulu, lui aussi, afficher sa fermeté. "Ford doit comprendre que la détermination de l'Etat, des élus locaux, des salariés à maintenir l'activité sur ce beau site de Blanquefort est totale", a déclaré le ministre de l'Économie qui a annoncé la mise en place d'un groupe de travail restreint autour de Jean-Pierre Floris, le délégué interministériel à la restructuration industrielle. Ce groupe, dont le but est de "maintenir l'activité" sur le site de Blanquefort, précise le Bruno Le Maire.
[Ce groupe de travail] discutera directement avec les représentants de Ford du volume de production et du type de production que Ford entend maintenir dans les mois qui viennent sur le site de Blanquefort.
Bruno Le Maire, ministre de l'Économieà franceinfo
Bruno Le Maire rencontrera le directeur de Ford Europe "dans les jours qui viennent". Il pourrait aussi rencontrer le PDG "monde" du groupe en marge de la visite d'Emmanuel Macron à Washington du 23 au 25 avril.
Menace de grève et de blocage
Les salariés, dont les cadres, eux, envisagent toutes les possibilités d'action si Ford refuse de jouer le jeu : une grève, une manifestation ou encore l'occupation de l'usine. "S'il faut aller loin, on ira loin", prévient Jean-Marc Chavant, de Force ouvrière.
La menace est plus explicite dans la bouche de Gilles Lambersend, le secrétaire CGT du comité d'entreprise : "On risque de faire quelques actions comme on a su le faire. Le dossier Ford, ce n'est pas terminé je crois et on fera tout pour que Ford reste à Bordeaux. On est vraiment déterminé."
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