"On reste dans l’angoisse" : les salariés de Camaïeu attendent l'annonce d'un repreneur
Les salariés de Camaïeu seront fixés lundi matin sur le nom du repreneur de l'enseigne. Deux offres de reprises se détachent, mais aucune ne prévoit de conserver les 634 magasins et plus de 3 100 employés de l'enseigne de prêt-à-porter.
À la fin du mois de mai, face aux conséquences de la crise sanitaire causée par le coronavirus, l'enseigne Camaïeu avait été placée en redressement judiciaire. Au total, 634 magasins et plus de 3 100 employés vivent depuis cette date dans l'attente de l'officialisation d'un repreneur, dévoilée lundi 17 août au matin par le tribunal de commerce de Lille.
Un peu plus de 500 salariés ne seront pas repris
À Roubaix (Nord), siège de Camaïeu, Nordine Misraoui, délégué du personnel depuis 31 ans, reçoit des coups de fil de salariés inquiets plusieurs fois par jour. "Il y a un garçon que j’ai eu au téléphone il y a deux ou trois jours et qui me disait justement ‘moi je voulais partir mais quand je fais mes comptes, je suis condamné à rester’, parce qu'il a un crédit, parce qu'il s’est installé il y a dix ans, il a acheté une maison... S’il perd son travail il perd tout !", explique-t-il.
Sept repreneurs sont pour l'instant en lice, dont deux offres de reprise complète de l'entreprise qui partent favorites, mais un peu plus de 500 salariés ne seront pas repris dans le meilleur des cas. La situation pèse sur le quotidien d'Éric, employé de logistique à Roubaix depuis dix ans. "On ne part pas en vacances parce que revenir sans emploi, ce n'est pas top. Vous sortez du confinement et on vous dit ‘vous n’aurez peut-être plus d’emploi’, donc ce n'est pas génial..."
On aurait préféré rester confinés dans ces cas-là, au moins pour garder notre emploi.
Éric, employé de Camaïeuà franceinfo
La fin d'une longue attente
Sandrine, elle, a passé 26 ans à Camaïeu, la moitié de sa vie, comme elle le dit. Si c'est l'offre de l'actuel patron du groupe qui est retenue, elle perdra peut-être son travail. "Dans mon service on est huit, donc quatre qui restent et quatre qui s’en vont. On reste dans l’angoisse et dans le doute", se désole-t-elle, ajoutant ne pas vouloir envisager son avenir avant la décision du tribunal.
A quelques kilomètres de là, le magasin de Tourcoing, lui, va fermer dans tous les cas, les vendeuses le savent. En ce mois d'août, Émilie patiente derrière sa caisse : "C’est compliqué dans le sens où l’attente a été longue, le temps d’avoir les décisions, les diverses offres". En poste depuis six ans, elle n'attend plus que la fermeture.
Émilie ne cherchera pas à être replacée dans un autre magasin et veut tenter de se reconvertir. Après la décision du tribunal de commerce de Lille, elle recevra peut-être sa lettre de licenciement comme des centaines d'autres salariés, au plus tard à la mi-septembre.
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