Témoignage : une observatrice de l’ONU raconte l’enfer de la guerre en Syrie
En Ukraine, l’ONU mettra-t-elle un jour en place, comme elle l’a déjà fait dans différentes zones de conflits, une force de maintien de la paix ? Aujourd’hui, 55 observateurs sont sur place, notamment pour enquêter sur les crimes de guerre. France Télévisions a recueilli une parole rare, celle d’une militaire française, Enora Chame, qui avait intégré cette force onusienne il y a 10 ans en Syrie.
Depuis toujours, Enora Chame nourrit une passion pour la Syrie. C’est en tant qu’observatrice de l’ONU qu’elle y passe trois mois en 2012 pour une "mission de maintien de la paix", décidée par le Conseil de sécurité. Une mission de la dernière chance pour éviter que le pays ne bascule dans le chaos. Elle est la seule militaire française déployée par l’ONU en Syrie alors que la guerre civile vient d’éclater. Pour elle et les 300 autres observateurs, il faut faire respecter le fragile cessez-le-feu entre les troupes de Bachar al-Assad et les rebelles de l’armée syrienne libre. La population, prise au piège au milieu des violences, souffre. Une importante foule a assailli la voiture des observateurs à leur arrivée. "C’était impressionnant (…) chacun voulait montrer sa part de souffrance. (…) il faut rester très calme", raconte Enora Chame.
Les témoins impartiaux d’exactions
Sur le terrain, les combats ont vite repris. Elle et ses collègues sont devenus les témoins impartiaux d’exactions. Les observateurs ont dû constituer des preuves et prendre des photos de cadavres roulés dans des couvertures. Malgré des gestes emplis d’humanité, son équipe s’est retrouvée parfois la cible de frappes et est même tombée dans une embuscade d’Al-Qaïda. Ils n’ont eu que le dialogue pour s’en sortir car les négociateurs de l’ONU n’étaient pas armés en Syrie. Dans son livre, Quand s’avance l’ombre, Enora Chame confie que sur d’autres terrains de conflit, où elle a une arme, son approche est différente. "J'ai fait le choix de garder la dernière cartouche de balles pour moi", avoue-t-elle. Dix années ont passé et elle porte aujourd’hui un regard très critique sur cette mission onusienne en Syrie. Elle espère que ceux qui seront envoyés en Ukraine ne connaîtront pas les mêmes difficultés.
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